Rapport de l’Ofnac sur la corruption : «Dakar moins corrompu que Diourbel ou Tamba, c’est totalement incohérent»

 

L’Office nationale de la lutte contre la corruption (l’Ofnac) a rendu le 20 décembre 2017, son rapport intitulé « Étude sur la perception de la corruption au Sénégal », qui désigne la police, la gendarmerie et l’éducation comme les secteurs les plus corrompus au Sénégal, et Diourbel, Sédhiou, Tamba et Kédougou comme les régions les plus touchées par ce fléau.

Invité de la rédaction de SeneNews.Com, Guimba Konaté, ingénieur en télécommunication, ancien cadre du ministère des Télécommunications et à la Sonatel pendant 20 ans, à la retraite depuis 3 ans, doute sérieusement de la fiabilité et de la crédibilité de ce rapport.

Dans sa liste des régions les plus corrompus du Sénégal,  l’Ofnac ne mentionne pas Dakar où  est concentrée presque l’ensemble des activités  politique, économique et sociale du pays. Ce qui ne manque pas de surprendre M. Guimba et de renforcer ses réserves sur la crédibilité d’un tel rapport.

 « Vous savez, la corruption passe principalement là où se trouve les activités. Donc comment Dakar, qui concentre près de 80 ou 90% des activités du Sénégal, est considéré comme une région moins corrompue que celle de Diourbel ou de Tamba ? C’est totalement incohérent », a soutenu l’ancien cadre de la Sonatel avant de déduire : Voilà pourquoi je dis que l’Ofnac aurait dû prendre des précautions avant de tirer des conclusions si péremptoires».

La méthodologie de travail de l’Ofnac pour l’élaboration de ce rapport n’a pas du cout convaincu notre invité. «Ils (ndlr : les enquêteurs de l’Ofnac) auraient dû élargir l’échantillon de la population ciblée et faire une communication préventive vu que le document n’est pas fiable à 100%».

Pire, ce rapport qui a manqué manifestement de rigueur scientifique n’a servi qu’a stigmatisé certains corps de métiers et certains régions. De plus, le rapport a participé a stigmatisé ces secteurs (la police, la gendarmerie ou encore la santé) ou ces villes cités (Diourbel, Sédhiou, Tamba et Kédougou) d’autant plus qu’il faut savoir qu’ils n’ont pas la monopole de la corruption », assure le sexagénaire.

Tout en restant très que critique vis-à- vis du rapport de l’Ofnac l’ancien cadre de la Sonatel, à la retraite reconnait qu’ « au Sénégal, la corruption est endémique » parce que ce sont   presque tous les secteurs de la vie qui sont affectés.

Un s’érigeant contre ce document qu’il considère comme peu fiable, Guimba Konaté rejoint la pléthore d’autorité qui s’est montrée très hostile aux études très controversées, réalisées par l’Office nationale de la lutte contre la corruption.

Pour mémoire,  suite à sa publication le 20 décembre dernier, le  rapport  de l’Ofnac sur la corruption  continue de faire des vagues . C’est dans ce cadre que SeneNews a invité Guimba Konaté pour prolonger le débat suite à sa contribution sur la question de la corruption.

Chroniquer dans différents médias, Guimba Konaté, est un fin connaisseur des dossiers sociétaux, diplomatiques et politiques, Guimba Konaté, actuellement formateur à l’Ecole nationale de l’administration (Ena) et responsable en ressources humaines dans une école de formation.

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