Malème Niani: panne du forage depuis plus de 48heures.

 

Les populations de la commune de Malème Niani broient le noir. Depuis plus de deux jours maintenant, une seule goutte du liquide précieux ne coule dans les robinets. La cause ? Le seul forage qui alimente la commune en eau « potable » ne fonctionne plus, le moteur serait endommagé, informent des personnes très au fait de la chose. Les populations elles, très inquiètes, ne savent plus ou donner de la tête et se ruent dans les villages environnants à des dizaines de kilomètres pour espérer trouver la moindre goutte pour se désaltérer.

«Niani Bagne naa». Cette chanson est encore d’actualité dans cette partie du département de Koumpentoum. Ici à Malème Niani, commune située sur la route nationale N°1, à une soixantaine de kilomètres de Tamba, les populations la chantent encore car, c’est le stress hydrique qui y règne. Depuis quelques jours maintenant, aucune goutte d’eau n’a coulé des robinets. Le forage, le seul dont disposaient les populations pour trouver de l’eau « potable », sans grosses difficultés, est aux arrêts. La cause, évoquent des personnes très au fait de la situation, c’est le moteur qui serait endommagé. Les populations elles, vivent le calvaire car, trouver le liquide précieux dans cette contrée relève du parcours du combattant. Il faut faire des kilomètres sur des pistes sinueuses pour espérer trouver une eau « potable ». Déboussolées et très désarçonnés, les habitants se demandent si réellement, les programmes tels le Pudc et autre Puma existent réellement. Cette dame, la trentaine à peine dépassée, trouvée au bord de la route, un bidon de 20litres bien posé sur la tête, fulmine, « c’est parce que les gens n’ont aucune considération pour nous, que la situation est en train de perdurer ». Ailleurs, enchaine-t-elle, les autorités n’oseraient pas laisser faire aussi longtemps pour trouver une solution au problème, se désole cette bonne dame, éreintée par les corvées d’eau. Des professeurs du lycée interrogés expliquent qu’eux aussi sont bien touchés par la situation. Auparavant, nous convoquions les élèves pour des cours de renforcement. Cependant, depuis deux jours, nous ne disposons plus de temps car, préoccupés par le manque d’eau. C’est nous même qui louons des charrettes pour rallier les villages environnants distants d’une dizaine de kilomètres pour aller chercher de l’eau, martèle agacé, l’un d’eux. C’est vraiment inadmissible, poursuivent les bouffeurs de craie, très mal en point ces derniers jours dans la zone. Il faut qu’une solution soit trouvée à la situation avant que l’irréparable ne soit atteint, conseillent les enseignants devenus par moment des chercheurs patentés d’eau.

Les bidons de 20l, nouveau décor des charrettes et des véhicules.

En ces moments de manque d’eau, ce sont les bidons de 20l qui constituent le décor des moyens de transport. Sur chaque véhicule ou charrette, ils y sont suspendus par dizaines par les populations qui les trainent de tous bords pour trouver le liquide précieux. Il n’y a pas un seul charrette ou véhicule qui n’a pas ces objets devenus pour la circonstance des denrées rares. Ces bidons sont aujourd’hui vendus comme de petits pains dans la commune faisant par occasion l’affaire des commerçants qui savent bien ^profiter des circonstances pour faire monter les enchères.

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /