Tambacounda : 30 fermes prévues dans le cadre du PACERSEN.

 

L’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (ANIDA) compte réaliser 30 fermes pour un montant de 1,6 milliard de francs CFA, dans la région de Tambacounda (est), dans le cadre du Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux (PACERSEN), a indiqué jeudi, son directeur général, Elhadji Malick Sarr.

‘’Pour la région de Tambacounda, c’est six fermes villageoises qui seront réalisées et trois modèles waar-wi qui seront réalisés, donc 30 fermes pour à peu près un montant global de 1,6 milliard qui seront investis’’, a indiqué M. Sarr.

Il s’exprimait au terme d’un CRD d’information lors duquel le PACERSEN a été présenté aux maires de la région, aux services techniques, à l’administration territoriale, entre autres acteurs.

Financé par l’UE à hauteur de 20 millions d’euros, au profit de 8 régions du Sénégal, dont Tambacounda, ce projet a démarré en 2017 pour une durée de deux ans et demie. Il vise à ‘’faire en sorte qu’en milieu rural les populations puissent avoir des conditions de vie décentes et ne pensent plus à l’exode ou à l’émigration clandestine’’, a expliqué le DG de l’ANIDA.

La composante financée par l’Italie, concerne les régions de Tambacounda, Kaffrine, Fatick, Diourbel et Louga. Son coût est de 10 millions d’euros. L’autre composante financée par la coopération espagnole couvre les régions de Kédougou, Kolda et Sédhiou.

Le projet global devra, à terme, réaliser 60 fermes villageoises ‘’Naatangué’’, 26 fermes waar-wi et 80 fermes familiales ‘’Naatangué’’, pour un total de 940 ha de superficie cultivable irriguée et 5.500 emplois ruraux à créer, selon l’ANIDA.

Les fermes familiales Naatangué consistent en un ha clôturé, un puits hydraulique solaire, un bassin piscicole, un espace d’arboriculture tout autour, une aire maraîchère. Les productions laitière et avicole sont aussi incluses.

D’un coût 12 millions subventionné à moitié par l’Etat, le montage financier met à profit les institutions de crédit, afin de ramener la contribution du bénéficiaire à 30%, a expliqué le Docteur Ndéné Diouf, de l’ANIDA, qui présentait le projet.

Trois types de modèles de ferme sont proposés dans ce projet. Les fermes villageoises sont constituées de 15 ha, dont 10 aménagés, avec es blocs de 5 ha. Les jeunes de plusieurs villages y sont organisés en GIE. Il leur est construit des bâtiments d’exploitation, des magasins, etc., le tout pour un coût de 120 millions de francs CFA.

Il y a aussi le modèle ‘’waar-wi’’, qui est un regroupement de 10 fermes familiales d’un à deux ha, se partageant un forage, avec un compteur à l’entrée. Ce modèle qui reproduit les villages traditionnels sénégalais, prévoit un foyer pour des réunions et des loisirs. Il coûte en moyenne 120 millions. S’y ajoutent les fermes familiales individuelles.

Le gouverneur de la région de Tambacounda Elhadji Bouya Amar a annoncé qu’un comité de sélection sera mis en place pour choisir les communes qui bénéficieront de ce projet, selon des critères prédéfinis.

Parmi les conditions d’éligibilité, la commune doit être une zone de départ de migrants clandestins. Une commune doit aussi réunir les conditions hydrologiques propices au projet, qui utilise les eaux souterraines pour l’irrigation pour prétendre aux investissements du PACERSEN.

Le projet cible les jeunes de 18 à 35 ans, les migrants rapatriés, et au moins 30% de femmes, dans un rayon de 3km autour du site.

L’ANIDA a déjà réalisé six fermes villageoises dans la région de Tambacounda, dont trois fonctionnelles à Malème Niani, Nettéboulou et Goudiry.

Le bilan des 196 fermes réalisées à travers le pays montre qu’en 2017, 17.000 emplois y ont été créés. Dans ces exploitations agricoles, la moyenne annuelle du revenu par agriculteur varie entre 1 million et 2,7 millions de francs CFA, sur une redistribution de 0,30 ha chacun, a dit le responsable de l’ANIDA.

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