Moyen-Orient: Moscou fustige les raids de la coalition en Syrie.

 

L’ambassadeur russe à l’ONU a qualifié jeudi d’«inadmissibles» et de «criminels» les raids de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Syrie, qui ont fait plus de 100 morts parmi les soldats pro-régime. Selon Washington, il s’agissait d’une riposte à une attaque.

Le diplomate Vassily Nebenzia a indiqué avoir émis une protestation à ce sujet dans la matinée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, consacrée à la situation humanitaire en Syrie.

«C’était inadmissible quelles que soient les raisons avancées», a-t-il déclaré à des journalistes. M. Nebenzia a ajouté avoir dit aux Américains qu’ils étaient en Syrie illégalement. «Ils n’y ont pas été invités». «Ils affirment qu’ils y combattent le terrorisme international, mais on voit bien que cela va au-delà», a précisé le diplomate russe. «S’attaquer à ceux qui combattent le terrorisme international sur le terrain en Syrie est criminel», a-t-il insisté.

Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité de l’ONU, la Syrie a, elle, souligné que »cette nouvelle agression constituait un crime de guerre et un crime contre l’humanité et confirmait la nature ignoble des intentions américaines à l’égard de la Syrie et de sa souveraineté«.

«De l’autodéfense»

Les Etats-Unis ont affirmé que leurs raids dans la province de Deir Ezzor mercredi venaient en riposte à une attaque contre le quartier général d’une coalition arabo-kurde soutenue par Washington.

«C’était de l’autodéfense», a de son côté expliqué jeudi le ministre américain de la défense, James Mattis, tentant apparemment de dédramatiser l’incident. «Nous ne sommes pas en train de nous engager dans la guerre civile syrienne». «Pour une raison que j’ignore, des forces pro-syriennes – et vraiment je ne vois aucune explication à leurs actes – se sont dirigées vers des positions des forces démocratiques syriennes où se trouvaient des soldats des forces spéciales américaines», a-t-il indiqué.

Les forces pro-régime «ont commencé à les bombarder à coup d’artillerie et (…) des tanks se sont approchés», a-t-il raconté. «A l’issue de notre engagement pour nous défendre, leur artillerie était détruite, deux de leurs tanks étaient détruits et ils avaient des morts». Il n’a pas précisé le nombre de morts. Le Pentagone, qui avait parlé dans la nuit de plus de 100 morts, s’abstenait jeudi de confirmer ce chiffre.

L’incident s’est produit à moins de dix kilomètres à l’est d’une ligne de démarcation fixée par la Russie et les Etats-Unis le long de l’Euphrate, les forces russes opérant à l’ouest et les forces américaines à l’est.

(nxp/ats)