Chemin de fer Dakar – Bamako : Le lobbying de la Chine.

 

Pendant que les yeux et les esprits étaient rivés sur la visite du président Macron et la place de la France sur le Train express régional, la Chine, elle, menait une bataille intense pour décrocher le chemin de fer Dakar – Bamako ou plutôt Dakar – Kidira, pour être plus précis. En fait, le Sénégal et le Mali ont un projet commun de construction d’une ligne reliant les deux capitales.

Mais, selon ‘’La Lettre du continent’’ dans sa dernière livraison, repris par une source, Pékin, qui s’était déjà positionné sur ce marché, est en train de tout faire pour travailler avec Dakar uniquement et écarter Bamako, du moins dans un premier temps. Selon le journal, la China Railway Construction Corp (Crcc) a été retenue par les deux pays comme opérateur-pivot, en décembre 2015. Cependant, des questions sécuritaires ont amené la Chine à vouloir revoir son offre. ‘’(…) L’assassinat, en décembre dernier, de cinq employés d’une société chinoise de télécommunication, dans la région de Tombouctou, a poussé Pékin à reconsidérer son intérêt pour ce projet et, plus généralement, son modus operandi dans la zone sahélienne’’, précise le texte.
De manière plus précise, ajoute le journal, le président Xi Jinping travaille auprès du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall pour qu’en lieu et place d’un train Dakar – Bamako (1 286 km), que le projet s’arrête à Kidira, la ville sénégalaise frontalière du Mali, soit 644 km. Avec possibilité de s’occuper de la partie malienne quand les voyants sécuritaires seront au vert. De ce fait, le financement va passer d’un coût initial de 1 330 milliards de francs Cfa (2,5 milliards dollars) à 638 milliards de francs Cfa (1,2 milliard dollars). ‘’Ce chantier de 1,2 milliard dont les financements pourraient, en partie, être octroyés par Pékin, déboucherait sur la construction d’un pont-sec de l’autre côté de la frontière, dans la zone d’Ambidédi. De quoi permettre de transporter le fret malien par la route’’, renchérit ‘’La Lettre’’. Le journal affirme même que les discussions sont avancées, puisque la proposition ne laisse pas indifférent l’entourage de Macky Sall qui, à un an de la présidentielle, a fait du Ter un bilan de campagne.

La Chine propose également au Sénégal une autre ligne avec la Guinée, pour capter le potentiel minier. De même, Pékin se positionne pour bénéficier d’un contrat de concession pour la gestion des chemins de fer du Sénégal.
S’agissant du projet Dakar – Bamako, d’autres options s’offrent au Sénégal, si ce dernier veut éviter l’éviction du Mali et, par conséquent, frustrer Ibrahima Boubacar Keïta. C’est le cas de l’offre du consortium faite par le Turc Tasyapi Construction, allié aux intérêts doubaïotes. Le Nigérian Aliko Dangote a également manifesté son intérêt. L’homme d’affaires veut, d’après le journal, créer un maillage ferroviaire dans la région pour véhiculer le clinker de ses cimenteries et capter le fret de l’hinterland.

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