Bangladesh: Dix réfugiés rohingyas tués par des éléphants.

 

Un plan pour instaurer «une coexistence pacifique» entre les animaux et les camps de réfugiés. Voici ce qu’a annoncé aujourd’hui l’ONU, en dévoilant de terribles incidents au cours desquels 10 réfugiés rohingyas ont été tués par des éléphants.

Quelque 700’000 membres de la communauté musulmane rohingya ont fui la Birmanie depuis août pour s’installer au Bangladesh voisin à la suite d’une campagne de répression militaire dénoncée par l’ONU comme un «nettoyage ethnique».

L’arrivée massive de ces réfugiés a entraîné l’installation de nombreux camps dans la zone frontalière de Cox’s Bazar, dont Kutupalong qui est devenu le plus grand camp de réfugiés du monde.

Les conditions de vie des réfugiés restent extrêmement difficiles malgré l’aide internationale, et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a souligné que la menace des éléphants était devenue une nouvelle source d’inquiétude.

«La zone occupée aujourd’hui par le camp de Kutupalong a longtemps été un habitat important des éléphants d’Asie. Il y a environ 40 éléphants dans cette région et ils se déplacent entre le Bangladesh et la Birmanie à la recherche de nourriture», a précisé le HCR dans un communiqué.

«Quand les éléphants sauvages essayent de traverser le camp, ils entrent inévitablement au contact des humains, et c’est là le danger», a ajouté l’agence.

«Dix réfugiés ont ainsi été tués par des éléphants effrayés à l’intérieur de ces camps. D’autres ont simplement été blessés et ont perdu le peu de choses qu’ils possédaient», a poursuivi le communiqué.

Apprendre à interagir

Le HCR a annoncé qu’il avait formé un partenariat avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui aide les gens au Bangladesh à vivre aux côtés des éléphants sauvages.

Le programme va enseigner aux réfugiés comment se comporter face à un éléphant et également comment le dissuader d’entrer dans le camp.

Influencés par un fort nationalisme bouddhiste, une majorité des Birmans considèrent les Rohingyas comme des étrangers et les voient comme une menace à la prédominance bouddhiste du pays.

La Birmanie et le Bangladesh ont conclu un accord en novembre sur le retour des Rohingyas dans l’État Rakhine (ouest de la Birmanie).

Mais les experts de l’ONU et les ONG humanitaires estiment que les conditions ne sont pas réunies pour un tel retour et demandent que les rapatriements s’effectuent uniquement sur la base du volontariat.

(nxp/afp)