Louise Cord directrice des opérations de la banque mondiale au Sénégal « La pénétration du haut débit mobile au Sénégal est faible avec des prix élevés »

 

Appuyer le gouvernement sénégalais dans l’accélération de la mise en œuvre de son programme de réformes structurelles dans le secteur des télécommunications, c’est l’objectif d’un atelier organisé par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en collaboration avec la Banque mondiale.

Madame Louise Cord, Directrice des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, a indiqué hier à Dakar que la pénétration du haut débit mobile au Sénégal est faible avec des prix élevés. C’était lors d’une rencontre sur l’économie numérique pour une croissance inclusive au Sénégal. « On observe également des fractures numériques importantes, tel qu’entre rural et urbain, entre Dakar et les villes d’ordre secondaire, et même entre les quartiers d’une même ville », a-t-elle souligné. Et de poursuivre : « tout cela démontre que nous devons unir les efforts et travailler ensemble pour réaliser ce saut numérique ». Pour elle, il est très difficile d’imaginer un développement durable et inclusif sans se concentrer sur le rôle de la technologie. A l’en croire, les technologies numériques peuvent stimuler le développement et transformer les économies avec une vitesse et une ampleur sans précédent. Celles-ci sont un moteur économique pour les gouvernements et les entreprises qui atteignent une productivité et une efficacité jamais atteintes auparavant, offrant un grand nombre d’applications innovantes dans divers secteurs.

Le Sénégal 132ème sur 150 pays de l’indice de connectivité mobile de GSMA

Cette rencontre a réuni plusieurs experts du numérique. C’est le moment choisi par Mme Cord pour dire qu’il y a beaucoup d’obstacles à surmonter car le Sénégal n’est que 132ème parmi les 150 pays de l’indice de connectivité mobile de 2017 de GSMA. Il est également 142ème sur 176 pays dans l’indice mondial de développement des TIC d’UIT. D’après la Directrice des opérations de la B.M au Sénégal, l’enjeu des politiques publiques du secteur consiste à mettre en place un nouveau cadre légal, réglementaire et institutionnel, permettant de stimuler la concurrence (par les prix et la qualité de service). A cela s’ajoutent l’investissement privé sur le marché de l’internet (mobile et fixe), et l’élargissement de l’accès et de l’usage de l’internet au-delà des principaux centres urbains du pays. Ainsi, elle a rappelé que l’économie numérique constituera bientôt 25% du PIB mondial avec une valeur de 11,5 milliards de dollars et est en train de transformer presque toutes les industries. « D’ici 2020, l’utilisation accrue des technologies numériques pourrait ajouter un autre 1,4 milliard de dollars à la production économique mondiale totale », a conclu Mme Louise Cord.

Positionner le Sénégal comme leader du numérique dans la sous-région
Quant à Mayacine Camara, Coordonnateur de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DGPPE), il a fait savoir que l’indice de développement des TIC pour le Sénégal s’est considérablement amélioré entre 2015 et 2016. « La mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, à travers la Stratégie « Sénégal numérique 2025 », va davantage porter le secteur des TIC et conforter la position du Sénégal comme leader sous-régional. La fracture numérique s’est considérablement réduite depuis la mise en œuvre du PSE », a-t-il expliqué. A ce titre d’ailleurs, informe M. Camara, le gouvernement a déjà entamé la mise en œuvre du projet de Parc des Technologies Numériques (PTN) pour aménager 25 hectares sur le pôle urbain de Diamniadio, dans le souhait de constituer une plateforme de classe internationale de l’innovation et du développement de services numériques.

Zachari BADJI / rewmi.com /