Attentat de Londres: Soudain, une boule de feu traverse la rame du métro

 

Ahmed Hassan Mohammed Ali, un Irakien de 18 ans domicilié dans le Surrey (sud-ouest de Londres), est accusé de tentative de meurtre et d’usage d’un explosif susceptible de mettre en danger la vie d’autrui, des faits pour lesquels il plaide non coupable. Le jeune homme était arrivé au Royaume-Uni en octobre 2015 en franchissant le tunnel sous la Manche à bord d’un camion, sans pièce d’identité. Il avait ensuite demandé l’asile politique en janvier 2016, par «peur de l’Etat islamique».

Jeudi, des victimes de l’attentat ont décrit un métro ravagé par les flammes et des passagers hurlant de douleur. A l’image de Stephen Nash racontant qu’il se rendait au travail et lisait son journal quand tout d’un coup, il y a eu un «flash aveuglant» et qu’il s’est retrouvé «englouti par les flammes». «Je me suis retrouvé par terre. Les flammes étaient partout. C’était une chaleur intense. J’ai cru avoir perdu mes oreilles. Je pensais avoir la tête en feu.» Les vidéos de surveillances projetées au tribunal par la Metropolitan Police montrent la vitesse avec laquelle les flammes ont déferlé dans la rame de métro, comme le relève la BBC.

D’autres images montrent l’accusé sur le chemin de ses «courses» le 14 septembre, la veille de l’attentat.

Contraint d’obéir à l’EI

Mercredi, à l’ouverture du procès, la cour criminelle de l’Old Bailey, à Londres, prenait connaissance de notes prises lors d’un entretien entre le jeune homme et les services de l’immigration britanniques. Il y évoquait sa vie en Irak et affirmait avoir été contraint d’obéir à l’EI, pour éviter des représailles contre sa famille. «Ils nous ont entraînés à tuer. Tout était basé sur la religion», déclarait-il à cette occasion, affirmant avoir suivi un entraînement avec environ un millier de personnes.

L’attentat, perpétré le 15 septembre 2017 à l’aide d’une bombe artisanale qui a mal fonctionné, placée dans le métro à l’heure de pointe, avait fait 30 blessés, dont aucun cas grave, à la station de Parsons Green, dans le sud-ouest de la capitale britannique.
Selon le procureur, la bombe comportait plusieurs centaines de grammes de TATP (triperoxyde de triacétone), un explosif prisé des jihadistes, également appelé «La mère de Satan».

L’EI avait revendiqué l’attentat, mais les autorités britanniques restent circonspectes à ce sujet. Cette attaque était la cinquième à frapper le Royaume-Uni en six mois. Trente-cinq personnes ont été tuées dans les précédentes.

(cga/afp)