Tambacounda : fête du travail, “Changeons la manière de la célébrer”

 

Depuis Mathusalem, la fête du 1er mai est célébrée de la même manière presque partout dans le pays. Les travailleurs affiliés aux différentes organisations syndicales arpentent l’asphalte, déambulent dans certaines artères des villes pour ensuite, selon les localités, déposer les cahiers de doléances chez le gouverneur, préfet ou autres sous-préfet, c’est selon. Chaque année, c’est le même scénario qui est noté. Remise de mémorandums ou cahiers de doléances aux autorités administratives par ci, et puis rendez-vous est pris quelques parts dans la localité pour des festivités. Comme si, la fête du travail se résumait en cela. Les patrons les plus radins sont prêts pour cette occasion à casser leur tirelire pour consacrer à l’événement une dimension spéciale. Alors que récemment, les travailleurs avaient sollicité des broutilles pour la bonne marche de l’entreprise et que ces mêmes patrons avaient refusé de mettre la main à la poche, préférant faire dans le dilatoire et faire perdre à l’entreprise des heures voire des jours de production. Ahurissant !  Les travailleurs eux, comme des déchaînés, se livrent à des danses endiablées, oubliant que le mémorandum remis à l’autorité est le même que celui de l’année précédente et, il risque de moisir dans ses tiroirs, si elles seront un jour transmises à qui de droit. D’ailleurs, il n’est même pas besoin qu’elles soient transmises car, elles sont connues de tous. Toutes les autorités, le chef de l’État en tête, sont informées du contenu de ces traditionnels cahiers dits des doléances car, comportant les mêmes plaintes et complaintes des travailleurs depuis tout le temps. Seulement, note-t-on, combien de points en sont traités et sérieusement pris en compte. Presque aucun! Et, d’année en année et d’Ag en Ag, les mêmes cahiers ou mémorandums sont brandis, désolant. Les leaders syndicaux ne devraient-ils pas penser à innover maintenant. Le focus ne devrait-il pas être mis sur l’éducation syndicale des militants? Ces moments de fort regroupement et de grande mobilisation, ne devrait il pas offrir l’occasion d’inculquer au travailleur, l’amour du travail, le respect des devoirs de sa charge, l’amour de l’entreprise, que sais-je encore. Au lieu de passer une journée entière à festoyer, il serait bon de rendre utile ce précieux temps, gracieusement offert par le 1er mai, en enseignant aux camarades leurs droits et devoirs vis-à-vis de leur entreprise ou structure de travail et comment faire pour la développer. Il faut savoir joindre l’utile à l’agréable ! Il est temps de changer la manière de célébrer cette fête du travail !

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /