Kédougou: Marakary et Guimba Cissokho, deux faces d’une même pièce qui officient dans l’entreprenariat au cœur du Bélédougou.

 

A Khossanto, Marakary et Guimba Cissokho sont deux cousins qui forcent l’admiration. Ils ont osé croiser le fer avec la pauvreté et montrer à la face du monde que qui ose entreprendre, surtout dans une contrée aussi reculée que celle de leur Bélédougou natal, peut réussir, quoique puissent être les nombreuses épines qui pourraient se dresser devant soi. Le premier a créé une SARL, le second un GIE, tous les deux s’activent principalement dans la commercialisation de l’or issu du secteur artisanal avec une tendance à la diversification de leurs activités et, ils diront toucher du bois, la chance leur sourit.

Marakary Cissokho plus connu à Khossanto sous le nom de Mamadou Kéba et Guimba Cissokho alias Dioki, sont deux cousins qui partagent la même passion, celle de faire reculer les barrières de la pauvreté. Le premier a mis en place « Benkhady Bambaraya », une SARL, la toute première d’un fils de la contrée et le second, un GIE. Mamamadou Kéba est le premier enfant du terroir à avoir bénéficié d’un comptoir d’achat d’or, quant à Guimba, il détient un agrément pour l’import et l’export du métal précieux. Leur seul crédo est et demeure l’accompagnement des pouvoirs publics centraux dans leur politique d’organisation du complexe et très sensible de l’exploitation artisanale de l’or. Leur trait de caractère distinctif est de tout mettre en œuvre pour éviter que l’or produit sur place n’aille grossir la production de pays voisins, malgré le dumping érigé en règle par certains acheteurs étrangers, et cela leur réussit pour l’instant bien.

Et comme la contrée leur offre d’autres opportunités économiques, ils font dans la diversification en excellant dans la prestation de services, la production agricole, le transport et d’autres activités comme le projet de mise place d’une unité de fabrication d’eau minérale en sachet et uu autre de station d’essence, le tout sous les conseils éclairés d’Aliou Bakhoum, un expert du développement local ayant une fine connaissance de la région.

Quelques difficultés qui écornent leur formidable élan.

Le tout premier obstacle auquel font face les deux entrepreneurs, est inhérent au fait que les populations doutent encore sur leur capacité à développer un certain savoir-faire. N’empêche, assénera Mamadou Kéba, « nous faisons notre petit bonhomme de chemin avec la certitude que dans un avenir proche, nous montrerons à la face du monde que l’on pourrait être natif de Bambaraya et tirer son épingle du jeu dans le monde des affaires ».

Le patron de « Benkhady Bambaraya » d’ajouter que la tâche ne leur est pas rendue facile aussi par les pouvoir publics car, leur dossier d’un projet d’exploitation de petite mine, serait rejeté trois fois sans qu’ils ne comprennent vraiment pourquoi, alors qu’ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à montrer un bel exemple à leurs concitoyens du Bélédougou.  Les deux complices poursuivront en soulignant avec force qu’ils avaient postulé pour la clôture en Bambou d’une usine, et après avoir reçu la notification de sélection de leur entreprise, ils se sont préparés à l’exécution du marché en recrutant le personnel approprié et en achetant les équipements nécessaires. Hélas, ils ont eu la désagréable surprise de voir le marché leur filer sous le nez. N’empêche, Mamadou Kéba et Dioki diront ne guère se décourager par de tels comportements pour lesquels ils n’ont d’ailleurs reçu aucune explication, ils vont foncer dans le sens du développement de leurs affaires qui commencent à prospérer surtout dans un contexte où la sécurité est renforcée avec la présence d’un cantonnement militaire.

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /