Diplomatie: La Corée du Nord refuse de discuter avec Séoul.

 

La Corée du Nord a affirmé jeudi qu’elle n’engagerait pas de discussions avec Séoul dans l’état actuel des choses. Au lendemain de l’annulation par Pyongyang d’une rencontre de haut niveau entre les deux pays, elle a qualifié les responsables sud-coréens «d’ignorants et incompétents».

Après des mois de rapprochement et de détente diplomatique, la Corée du Nord a opéré mercredi un spectaculaire retour à sa rhétorique traditionnelle. Elle a en effet annulé une rencontre intercoréenne et évoqué la possibilité de remettre en cause le face-à-face historique entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump prévu mi-juin à Singapour.

Pyongyang proteste ainsi contre l’exercice annuel Max Thunder, un entraînement militaire en cours entre Séoul et Washington dans la péninsule, qui implique une centaine d’avions des deux pays, dont des avions de chasse furtifs américains F-22 «Raptor», la bête noire de la Corée du Nord, qui voit dans ces appareils la menace de frappes chirurgicales.

«Ignorantes et incompétentes»

«A moins que la situation préoccupante qui a abouti à la suspension des discussions nord-sud au plus haut niveau ne soit réglée, il ne sera pas facile de nous asseoir face à face avec le régime actuel en Corée du Sud», a déclaré jeudi le négociateur principal nord-coréen, Ri Son-gwon, cité par l’agence officielle KCNA.

«Les autorités sud-coréennes se sont révélées ignorantes et incompétentes, dépourvues du moindre sens commun à l’égard de la situation actuelle», a-t-il martelé. Mercredi, l’agence officielle nord-coréenne avait qualifié l’exercice Max Thunder de «provocation brutale», l’interprétant comme un entraînement pour une invasion de la Corée du Nord.

Trump contredit Bolton

De son côté, le président américain Donald Trump a affirmé jeudi que les préparatifs pour son sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong-un suivaient leur cours, assurant que ce dernier resterait au pouvoir s’il renonçait à l’arme nucléaire.

«Rien n’a changé sur la Corée du Nord à notre connaissance. On ne nous a rien dit», a déclaré le milliardaire républicain du bureau ovale. «Nos équipes sont en ce moment même en contact avec eux pour l’organisation», a-t-il ajouté. Le président américain a par ailleurs affirmé que le «modèle libyen» de dénucléarisation n’était en aucun cas celui qu’il souhaitait proposer pour la péninsule coréenne.

Il prenait ainsi le contre-pied de son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, qui a affirmé il y a quelques jours à la télévision que c’était la référence du gouvernement américain pour les négociations à venir. Les propos de M. Bolton ont provoqué la colère de Pyongyang qui a dénoncé une «tentative sinistre» d’imposer à la Corée du Nord «le destin de la Libye et de l’Irak».

(nxp/ats)