Libye: Capturés, des migrants échappent à des passeurs.

 

Plus de 100 migrants originaires d’Afrique de l’Est sont parvenus à échapper cette semaine aux passeurs qui les retenaient en captivité près de la ville libyenne de Bani Walid.

D’après les récits de survivants, quinze personnes au moins ont été tuées et quarante autres, principalement des femmes, n’ont pu fuir leurs geôliers, a-t-on appris auprès d’une source locale et de travailleurs humanitaires de Médecins sans Frontières (MSF) qui ont recueilli leurs témoignages.

Dans un communiqué, MSF précise avoir soigné 25 migrants à l’hôpital général de Bani Walid, une ville située dans une zone désertique à 150 km environ au sud-est de Tripoli, à la suite de cette évasion qui, ajoute l’ONG, s’est produite mercredi. L’organisation humanitaire fait état de blessures par balles et fractures multiples.

Business florissant

Des agences de l’ONU indiquent que ces quelque 140 ressortissants érythréens, éthiopiens et somaliens étaient aux mains d’un réseau de passeurs dirigé par Moussa Diab. Ces migrants, pour l’essentiel des adolescents cherchant à gagner l’Europe, ont été vendus et revendus à de multiples reprises entre les villes de Bani Walid et Nesma, précise MSF.

Tortures et viols

A mesure que les opérations de sécurité se sont durcies sur les villes côtières de Libye, Bani Walid est devenue une plate-forme des réseaux de passeurs. Ces derniers tirent profit des mouvements migratoires entre les pays d’Afrique subsaharienne et l’Europe via la Libye.

Les trafiquants gèrent des prisons clandestines où les candidats à l’exil sont régulièrement torturés et violés afin d’extorquer de l’argent à leurs familles. «Corps scarifiés, marques visibles de brûlures électriques et plaies anciennes infectées donnent une idée du calvaire qu’ils ont enduré», écrit MSF.

«Les enlèvements en échange de rançons restent un business florissant, porté par les politiques parrainées par l’Union européenne visant à criminaliser les migrants et les réfugiés et à les empêcher d’atteindre les côtes européennes à tout prix», poursuit l’ONG.

(nxp/ats)