Complément d’enquête sur le PRODAC : Et si la clef de l’énigme résidait dans la convention liant

 

Les cafards portant sur 29,6 milliards de F Cfa, débusqués récemment au Prodac par les enquêteurs de l’Inspection générale des finances, suscitent beaucoup de commentaires depuis la spectaculaire démission du ministre Mame Mbaye Niang.

En effet, la politisation hâtive du dossier, sur fond de querelles de préséance au sein de l’antenne dakaroise de l’Alliance pour la République, a semblé détourner les regards de la clé de l’énigme : à savoir les manœuvres souterraines de Locafrique, qui avait presque réussi à éclipser le Prodac durant la phase de mise en œuvre.

A en croire certaines indiscrétions, la société de crédit-bail portait également ombrage à l’entreprise israélienne Green 2000 qui, soucieuse d’endiguer ces velléités hégémonistes, ne manquait pas de dénoncer ce qui est une vraie confusion de rôles.

Munie d’une garantie du gouvernement, la mission classique d’un « sous-traitant » comme Locafrique, en l’occurrence, devrait se limiter à mettre des biens d’équipement à la disposition du Prodac sans que celui-ci ait à les acheter.

Aussi, a-t-on constaté que la trame du rapport de l’Inspection générale des finances a presque « blanchi » Khadim Bâ. Ce qui est bizarre, puisque celui-ci est au début et à la fin de tout le processus.

Ainsi, il est normal de demander la publication de la convention liant l’Etat à Locafrique pour essayer de savoir si le document, jusque-là gardé secret, ne comporte pas de clauses obscures ayant permis à la compagnie de crédit-bail d’outrepasser ses prérogatives naturelles en se substituant, parfois, à l’entité alors managée par Jean Pierre Senghor. Si c’est le cas, pour des sommes aussi importantes, cela dénoterait un manque de rigueur dans la gestion des fonds publics, d’autant plus que Khadim Bâ a été, dans un passé récent, cité dans plusieurs nébuleuses ayant fait perdre beaucoup d’argent au contribuable sénégalais.

Il est tout aussi légitime de se demander si l’homme d’affaires n’a pas utilisé le pactole amassé avec ce programme de l’Etat à honorer d’autres engagements souscrits vis-à-vis de ce dernier, sous le mode du « soul bouki souli bouki ».

En définitive, ce dernier scandale est un prétexte pour ouvrir une enquête poussée sur les activités de Khadim Bâ à l’effet d’expliquer comment il s’est retrouvé subitement au centre de juteux marchés lancés dernièrement par le gouvernement.

D’après nos sources, l’entrée en jeu de l’Inspection générale d’Etat aurait mis à nu des choses plus graves, touchant même aux modalités de recrutement au niveau du Prodac.

dakaractu/