Chili: Le pape demande pardon aux habitants d’Osorno

 

Le pape François a «demandé pardon» pour les blessures et offenses causées aux habitants de la ville chilienne d’Osorno (sud), dont Mgr Juan Barros, accusé d’avoir couvert des abus sexuels, était l’évêque. Il s’est exprimé via un message lu dimanche au cours d’une messe par l’un de ses émissaires dans le pays d’Amérique latine.

Compassion du Vatican

«Le pape François m’a chargé de demander pardon à chacun des fidèles du diocèse d’Osorno et à tous les habitants de ce territoire, pour les avoir blessés et profondément offensés», a dit Mgr Charles Scicluna lors du service dans la cathédrale San Mateo de Osorno, à 930 km au sud de Santiago.

Les deux émissaires du pape, l’archevêque de Malte Charles Scicluna et le prêtre espagnol Jordi Bertomeu, sont arrivés mardi au Chili pour recueillir de nouveaux témoignages de victimes et leur exprimer la compassion du Vatican.

Abus sexuels répétés

La veille, le pape avait accepté la démission de trois évêques chiliens, dont le controversé Mgr Juan Barros. Cette éviction était l’aboutissement d’un revirement spectaculaire du pape François, qui avait lui-même nommé cet évêque dans le diocèse d’Osorno en janvier 2015, malgré les réserves formulées à l’époque par des experts de la commission vaticane de protection des mineurs. L’ensemble de l’épiscopat chilien a présenté sa démission en bloc le 18 mai.

Juan Barros est soupçonné d’avoir fermé les yeux sur les abus sexuels répétés du prêtre chilien Fernando Karadima, qui fût son guide spirituel pendant quatre décennies.

L’octogénaire, un ancien formateur charismatique de prêtres, a été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d’avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990. Il a été contraint de se retirer pour une vie de pénitence.

«Long processus de guérison»

Les deux émissaires ont conduit la messe dimanche avec l’ambition de réconcilier une communauté profondément divisée par la nomination de Juan Barros comme évêque en 2015. Mais les fidèles d’Orsono ont fait savoir, dans un communiqué lu juste avant le début de l’office, qu’«il ne s’agit pas d’une messe de réparation, ni de réconciliation».

«Débute aujourd’hui un long processus de guérison qui va sûrement prendre du temps», selon le texte, lu par Mario Vargas, représentant des fidèles d’Osorno.

(nxp/ats)