Sommet de l’Union africaine à Nouakchott : Macron à la rescousse du G5 Sahel

 

Le dernier numéro de La Lettre du Continent a consacré une enquête au G5 Sahel, avec des révélations qui prédisposent à une vision tragique de l’avenir de cette forte de lutte. « Censée opérationnelle depuis mars, la force de lutte anti-terroriste G5 Sahel est au point mort. Le voyage de Emmanuel Macron au 31e sommet de l’Union africaine à Nouakchott, début juillet, vise à (re) mobiliser l’organisation panafricaine sur ce dossier stratégique, malgré l’hostilité à peine voilée de l’Algérie », informe le journal.

La Lettre du Continent, qui plus est, nous apprend qu’à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine, le torchon brûle entre le commissaire chargé de la paix et de la sécurité, l’Algérien Smaïl Chergul, et le président de la commission, le Tchadien Faki Mahamat. « Relais d‘influence d’Alger, le premier s’emploie à torpiller les efforts de la France en rappelant la prééminence de l’Afrique sur ce dossier, notamment depuis 2013, date du Processus de Nouakchott, prémices au G5 Sahel », précise-t-on.

« Ces tensions se déportent jusqu’aux Nations unies. L’implication onusienne pour le G5 Sahel reste très aléatoire en raison de l’opposition des Etats-Unis à en modifier le mandat et en en faire une force de casques bleus », ébruite, sur ce registre toujours, La Lettre du Continent.

« Plus de six mois après son lancement en janvier à Bamako, le fonds judicaire devant gérer les contributions du G5 Sahel reste une coquille vide », alerte l’enquête. Et pour cause ? Sur les 414 millions d’euros promis, seuls 500 000 euros ont été versés par le Rwanda. L’Union européenne, relativement au premier volet de financement, a libéré 50 millions d’euros. Cependant, confie notre source, ce pactole dort dans les tiroirs de l’agence Expertise France. Les 30 millions d’euros promis par les Emirats arabes unis ne sont pas non plus disponibles. Notre confrère informe également qu’on ne verra pas avant fin 2018 la couleur des 100 millions d’euros que l’Arabie Saoudite doit dégager, et devant aider à l’achat d’équipements militaires pour les troupes françaises.

« Ce manque de moyens exaspère de plus en plus les militaires, grève la lutte contre le terrorisme et hypothèque les projets de développement portés par cette force », rapporte La Lettre du Continent.

« Les tensions entre les chefs des Etat membres de cette force se sont accumulées…Le Tchadien Idriss Déby et le Mauritanien Abdel Aziz s’agacent régulièrement de la fragilité d’Ibrahim Boubacar Keïta au moment où les attaques terroristes redoublent au Mali », fait-on savoir.

« La Mauritanie est jalousée par ses voisins pour avoir obtenu la création et l’installation sur son sol de l’Ecole régionale de guerre du G5 Sahel », laisse craindre notre confrère. Le coût de ce projet de formation est de 7 millions d’euros, termine La Lettre du Continent.

dakaractu/