Proche-Orient: Un cessez-le-feu après une journée meurtrière.

 

Un accord de cessez-le-feu qui réduit le spectre d’une nouvelle guerre a été trouvé tôt samedi entre Israël et le Hamas, après une journée de vendredi où l’armée israélienne a massivement bombardé la bande de Gaza. Cette escalade de violence a coûté la vie à quatre Palestiniens et à un soldat israélien.

«Grâce aux efforts de l’Egypte et de l’ONU, nous sommes parvenus (à un accord) pour revenir à l’état de calme qui précédait entre l’occupation (israélienne) et les factions palestiniennes», a indiqué le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, dans un communiqué.

Vendredi, un soldat israélien a été abattu par des tirs palestiniens le long de la frontière. le premier tué près de Gaza depuis la guerre qui a opposé, en 2014, Israël au mouvement islamiste Hamas qui contrôle ce territoire palestinien, a indiqué à l’AFP un porte-parole militaire. En représailles à la mort de son soldat «durant un incident» près de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne a indiqué avoir mené une série de raids aériens «contre des cibles militaires». D’impressionnantes boules de feu et des panaches de fumée se sont élevés dans le ciel de Gaza après ces frappes.

Deux des Palestiniens ont été tués près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, par des frappes israéliennes contre un poste d’observation du Hamas, selon des sources sécuritaires et le ministère de la Santé à Gaza. Un troisième a péri dans un bombardement à Rafah, dans la même zone. Un quatrième a été tué par des tirs de soldats israéliens près de la zone frontalière à l’est de la ville de Gaza, selon le ministère de la Santé gazaoui.

Depuis le 30 mars, des Palestiniens manifestent régulièrement dans le secteur frontalier pour dénoncer le blocus israélien imposé à Gaza et exiger le retour des réfugiés palestiniens chassés ou qui ont fui leurs terres en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël. Au moins 149 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis cette date. Trois guerres ont déjà opposé le Hamas et Israël depuis 2008. Les autorités israéliennes ont accusé le Hamas d’avoir choisi «l’escalade».

Appels à la retenue

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a appelé Israël et le Hamas à la retenue. «Chacun dans la bande de Gaza doit s’éloigner du précipice. Pas la semaine prochaine. Pas demain. IMMEDIATEMENT», a écrit M. Mladenov sur son compte Twitter. «Ceux qui veulent provoquer une guerre entre Palestiniens et Israéliens ne doivent pas y parvenir», a-t-il ajouté.

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Dans la soirée, trois roquettes ont été tirées depuis Gaza vers Israël, selon l’armée. «Si le Hamas continue ses tirs de roquettes, Israël réagira beaucoup plus durement qu’ils (les dirigeants du Hamas) ne le pensent», a averti le ministre de la Défense Avigdor Lieberman.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mené des consultations vendredi soir avec le chef d’état-major, le général Gadi Eisenkot, et M. Lieberman au ministère de la Défense. Israël s’irrite particulièrement des cerfs-volants et ballons incendiaires lancés par certains protestataires, qui ont mis le feu, selon lui, à plus de 2600 hectares sur le territoire israélien.

M. Lieberman a multiplié ces derniers jours les menaces d’une opération de grande envergure dans la bande de Gaza. Les télévisions israéliennes ont diffusé cette semaine des images de manoeuvres de l’armée s’entraînant pour une incursion terrestre dans la bande de Gaza. Le week-end dernier, Israël et le Hamas avaient connu leur plus importante confrontation depuis la guerre de 2014. Israël avait mené des dizaines de raids aériens, en réponse aux projectiles incendiaires, tuant deux adolescents palestiniens. Environ 200 roquettes et obus avaient ensuite été tirés depuis l’enclave vers Israël.

Blocus renforcé

Israël a encore renforcé cette semaine le blocus sur la bande de Gaza. Les livraisons de fioul et de gaz sont interrompues jusqu’à dimanche via Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre Israël et ce territoire palestinien.

La semaine dernière, Israël avait déjà annoncé la fermeture de ce point de passage pour nombre de marchandises, le Hamas dénonçant un «crime contre l’humanité». Israël a aussi réduit la zone maritime ouverte aux pêcheurs de Gaza. Depuis plus de dix ans, l’enclave palestinienne coincée entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, est soumise à un strict blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël.

Le renforcement de ce blocus intensifie la pression sur le Hamas dans un territoire où quelque 80% des deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide, selon la Banque mondiale.

(nxp/ats)