Le “tong-tong” de l’aéroport Léopold Sedar Senghor

 

L’ouverture de l’Aéroport international Blaise Diagne(Aibd) de Diass a provoqué la fermeture du mythique aéroport de Dakar-Yoff qui s’étend sur plus de 800 hectares. Cette délocalisation a déclenché une âpre bataille entre opérateurs immobiliers et autres opérateurs fonciers pour le contrôle des terres restantes (près de 450 ha) dont la valeur estimative est de 1.200 milliards Fcfa.

Ces derniers temps, les riverains autochtones qui se sont aventurés dans la zone aéroportuaire ont eu à éprouver un sentiment de regret et de tristesse : le patrimoine foncier de Dakar-Yoff fait déjà l’objet d’une spéculation à grande échelle. Les uns commencent déjà à contrôler leur territoire foncier, les autres font la reconnaissance des lieux dans le but de mieux actionner ultérieurement les bulldozers.

Par exemple sur la “bande verte” jouxtant l’aéroport, de nombreux chantiers sortent de terre. Ici, les morcellements clandestins et autres attributions à caractère népotique sont effectués par les services de l’Etat avec la complicité de certaines autorités coutumières de Yoff.

L’accusation émane d’un opérateur immobilier très actif dans le domaine aéroportuaire. D’abord, il précise que depuis le transfert des activités de l’aéroport Léopold Sedar Senghor vers Diass, la zone, jadis frappée de nombreuses interdictions semble avoir perdu sa sensibilité à l’usage d’habitation.

Conséquence, ce gigantesque espace foncier libéré est pris d’assaut par des bulldozers, équerres ontiques et autres instruments de topographie annonçant des travaux tous azimuts. Autrement dit, tout porte à croire qu’un schéma de loto en mode “tong-tong” se dessine lentement dans la zone : les petites “mises” foncières au profit des pontes nationaux et la “cagnotte” aux futurs investisseurs étrangers.

Des alentours de l’ancienne aérogare des pèlerins en passant par l’ex centre de maintenance d’Air Afrique, jusqu’aux abords de la piste de décollage, les travaux s’accélèrent et les maisons poussent comme des champignons. Même la zone estampillée “servitude de l’aéroport ” n’est pas épargnée par l’offensive foncière, rapporte le témoin.

 

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