Tambacounda : auto-organisation des femmes de Gourel, près de 4 millions collectés sur fonds propres pour financer des Agr.

 

Les femmes du quartier Gourel Diadié dans la commune de Tambacounda accompagnées par le Dirfel n’auront pas besoin des financements des banques et autres institutions financières, jugés chers et trop protocolaires pour développer des activités génératrices de revenus. Grâce à   l’apport individuel et volontaire des membres, elles ont collecté près de 4 millions en l’espace de 10 mois qu’elles se prêtent à des taux défiant toute concurrence.

3.900.000f, c’est le montant collecté par les femmes de Gourel Diadié dans le cadre de leur association dénommée “Calebasse”. Il s’agit d’une organisation qu’elles ont mise en place et qui consiste en une collecte hebdomadaire de fonds. La mise dépend de la possibilité du membre. Chaque semaine, explique Seynabou Diop, une rencontre est organisée pour collecter les fonds mais aussi discuter des activités à développer et des stratégies à adopter pour mieux développer la ” Calebasse “. Après trois mois de collecte, une évaluation est faite et des financements sont accordés à quelques membres désireuses de développer des AGR. Seulement, precise Diawel Ka, présidente de la ” Calebasse “, ici, les taux défient toute concurrence et aucun préalable n’est demandé, s’enorgueillit-elle. Et de poursuivre Diawel, grâce à l’association, près d’une vingtaine de femmes ont été financées à ce jour et ce parfois,  jusqu’à hauteur de 500 mille francs. Plusieurs activités génératrices de revenus ont aussi été développées par les bénéficiaires. De l’embouche de moutons pour préparer la tabaski à l’élevage de volailles en passant par le petit commerce, jusqu’à

la teinturerie, tout a été initié par les femmes, grâce aux financements reçus de la ” Calebasse “, s’est réjouit la présidente. Et aujourd’hui, martèle-t-elle, les femmes se frottent les mains au grand bénéfice de la ” Calebasse ” qui a recouvré l’intégralité des sommes prêtées et les intérêts y afférant. Et c’est pourquoi, explique sa consœur Seynabou Diop, aujourd’hui, il est question de sortir une partie de l’argent et de  remettre à chaque femme une certaine partie de ses cotisations pour pouvoir faire face aux nombreuses charges liées à la tabaski qui profile à l’horizon. Chacune d’entre nous recevra un montant en fonction du grand total de ses mises, soutient Seynabou Diop.

Le manque de site, un véritable hic.

C’est conscientes du manque de financements auquel on fait face que l’idée de créer la Calebasse a été émise, expliquent les membres. Aujourd’hui, même si nous parvenons à nous autofinancer, beaucoup de problèmes sont notés. Nous avons besoin d’un site aménagé pour y développer l’embouche des moutons et l’élevage des poussins. Car , ces activités se pratiquent dans les maisons avec tous les désagréments que cela cause aux voisinage. Mieux, martèlent les dames, si nous avons le site, nous pourrons non seulement agrandir les poulaillers mais aussi y développer la culture des légumes pour mieux améliorer notre alimentation. Nous en appelons à la réaction urgente des autorités, prient-t-elles.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /