Tambacounda-Kédougou-Moussala, à quand la fin du calvaire ?

 

Abdoulaye Daouda Diallo a lancé jeudi dernier les travaux de réhabilitation de l’axe Tambacounda-Goudiry- Bakel et a, la veille, procédé à la visite du chantier Dialacoto-Mako. C’est bien mais, il aurait dû poursuivre son odyssée pour voir l’état de dégradation avancé par endroits, de l’axe Kédougou-Moussala. Il faut une thérapie de choc pour régler globalement les problèmes et non procéder à des « couper coller » vraiment onéreux et éreintant pour les usagers !

Indubitablement, le corridor Dakar-Tambacounda-Kédougou-Bamako pose problème dans sa partie située entre Tambacounda et la frontière malienne. Cet axe était complètement pourri et, pour le réhabiliter, les pouvoirs publics centraux n’ont trouvé meilleure formule que de le faire par tronçons. D’abord, c’est Kédougou-Mako qui a été fait, entre temps des financements sont recherchés pour faire la partie située entre Tambacounda et Dialacoto. Ce travail bouclé, maintenant l’on s’active dans la réhabilitation du tronçon situé entre Dialacoto et Mako. Le faisceau de questions troublantes qui se pose à nous est de savoir pourquoi une telle option ? Pourquoi ne pas boucler tout le financement avant d’entamer les travaux ? Se rend-on compte de l’énorme gâchis et préjudice que l’on fait subir aux usagers ?

L’équation, qui est quand même grave, c’est qu’en procédant de la sorte, nous n’aurons jamais de bonne routes car, pendant que les autorités se démènent pour trouver les financements complémentaires, le tronçon déjà réhabilité et hyper fréquenté commence à se détériorer. Mako-Kédougou commence par endroits à céder, même s’il est rafistolé dans le cadre certainement des programmes d’entretien périodique ou courant des routes. Tambacounda-Dialacoto risque le même sort. Sur l’axe Kédougou-Moussala, les crevasses ou cratères sont légion, surtout entre Diaguiri et Diakhaba, et entre Diakhaba et Bembou en passant par Pondala. Ici il y a, depuis belle lurette, des travaux qui peinent à être bouclés, et les machines en prennent un sacré coup. Il faut repenser ces méthodes peu orthodoxes de réhabiliter les routes en prenant le temps de boucler la totalité des financements avant de lancer les travaux pour éviter aux usagers cette indescriptible et récurrente galère. Mieux, il faut développer une politique des rails car, aucun pays ne saurait se développer sans le chemin de fer. Un programme devant desservir la Casamance, Kédougou et le Fouta a été annoncé il y a plusieurs saisons par le président de la République, eh bien, il serait le bienvenu, sinon, avec plus de 400 rotations quotidiennes de gros porteurs sur ce corridor, nos routes ont moins de chance de tenir longtemps, surtout que les déviations, en cette période hivernale, constituent une autre paire de manches.

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /