France: Il affirme que le trône de Monaco lui appartient

 

Louis de Causans, serait à en croire ses dires, un prince sans trône. Cet aristocrate âgé de 44 ans, qui habite Paris, vient d’engager une procédure de dédommagement contre la France.

L’homme assure être le descendant légitime de plusieurs familles nobles. Il affirme que l’Etat français a intrigué et fait pression sur la Principauté de Monaco au début du XXe siècle pour qu’elle modifie ses règles de succession. Et réclame donc 351 millions d’euros (393 millions de francs) de réparation pour les préjudices subis.

«D’ordinaire, dans mon milieu, on reste discret et on renâcle à remuer ce genre de choses. Mais il faut rétablir la vérité. C’est une question d’honneur», a expliqué dimanche au «Parisien» Jean Raymond Marie de Vicens de Causans.

Pas de prince allemand

Pour appuyer ses dires, l’aristocrate explique que cette situation remonterait à avant l’accession au trône de Louis II de Monaco (1922-1949). L’homme était un «vieux garçon» et n’avait pas d’enfant légitime. D’après le règlement de l’époque, si aucune progéniture n’était disponible pour transmettre le pouvoir, la succession devait être attribuée à une autre branche de la famille, à savoir celle du cousin allemand Guillaume II de Wurtemberg-Urach.

Inacceptable pour la France à l’époque, car «c’était la veille de la Première Guerre mondiale», explique Jean-Marc Descoubes, l’avocat de Louis de Causans. Des négociations avaient donc été entamées dans le secret et la France avait menacé Monaco d’une annexion si la Principauté ne modifiait pas les règles de son accession au trône. C’est ainsi qu’un traité était signé en 1918. Celui-ci permettait à Louis II de reconnaître un héritier adoptif et il existait effectivement un enfant illégitime, Charlotte, fille d’une hôtesse de cabaret. En 1924, la branche allemande avait finalement renoncé à toute prétention.

Mais cet accord n’avait pas pas permis à la famille de Louis de Causans de monter sur le trône. Et en théorie c’est son oncle qui devrait être à la tête de la Principauté aujourd’hui. «Je n’en veux pas au prince Albert, qui ne peut rien de tout ça. C’est la France qui a causé ce préjudice», a expliqué le noble au quotidien parisien.

Le ministère des Affaires étrangères français s’occupe de cette affaire depuis le 2 juillet dernier et a deux mois pour se prononcer. L’avocat de Louis de Causans pourra ensuite saisir le tribunal administratif.

(atk)