Tambacounda: Tabaski sans pomme de terre, c’est comme du café sans sucre ! Dewenety à tous !

 

 

La pomme de terre a cruellement fait faux bond cette année aux Mahométans. Les frites surgelées sur lesquelles tous ont voulu se rabattre étaient aussi à des années-lumière de satisfaire la demande devenue subitement forte. Le mouton a en revanche bien bêlé, il en est resté une bonne horde ! La fête placée à une période cruciale du mois ne serait pas sans conséquences pour les «  goorgoorlus » dont certains vont à coup sûr chercher le diable pour s’agripper à sa queue.

Finalement c’était la pomme de terre qui était le plus ardemment désirée par les populations ! Plusieurs pauvres dames, adeptes des choses de la dernière minute, ont tambouriné sur toutes les portes des épiceries pour se rabattre sur les frites surgelées! Que dalle, le féculent était devenu subitement rare car la pomme de terre très prisée en ce jour de Tabaski avait disparu des étals. La principale idée qui nous taraude l’esprit est d’inviter les jeunes de la contrée à explorer ce créneau qui pourrait constituer une issue salvatrice à leur désœuvrement : la conception et la mise en œuvre de projets agro forestiers savamment concoctés avec le concours des experts du développement rural. Un domaine agricole communautaire dans chaque département, comme ce fut le cas dans le département de Sédhiou, ou dans celui de Kédougou ; pourrait faire l’affaire. Que la pomme de terre se fasse rare alors que nous ne sommes pas un pays désertique ou montagneux pose quand même problème.

Les moutons en revanche, il y en avait à souhait ou des chefs de famille avaient les poches trouées pour s’en procurer. Plusieurs « Gaynakos » étaient obligés de refaire le chemin inverse avec leurs animaux. Des hommes politiques ont encore agi pour soulager certains de leurs militants, soit en leur offrant une bête, soit en leur filant quelques espèces sonnantes et trébuchantes.

Imams et oulémas ont été bien servis, de somptueux boubous dont le froufrou est assimilable à du tapage nocturne, doublés d’un bon paquet de sous, il ne leur reste qu’à invoquer Allah Soubhanahou Wa Taala pour que le ciel ouvre régulièrement ses vannes car, une fête de Tabaski au mois d’Août sans une seule goutte de pluie, il y a de quoi perdre le sommeil.

Dewenety à tous !

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /