La situation sanitaire des jeunes semble préoccuper les centres conseil pour adolescents ( Cca) des localités de Tambacounda, Kolda, Sedhiou, Bakel et autres. Leurs responsables ont initié la formation de jeunes leaders champions dans le domaine de la santé de la reproduction et de la santé sexuelle pour porter le message à leurs pairs. Ces derniers, au nombre de 40, sillonnent depuis quelques jours le pays dans le cadre d’une caravane, pour sensibiliser, informer et éduquer leurs pairs des localités visitées, sur la santé sexuelle et reproductive, particulièrement celle des jeunes.
Les jeunes souffrent.
Rien qu’en 2017, 26 cas de grossesses précoces et 9 cas de mariages d’enfants ont été enregistrés dans la commune de Tambacounda, informe, atterré, le coordonnateur du Cca, Madou Cissé. Dans les autres localités aussi, le phénomène y est noté. C’est pourquoi, explique Madou Cissé, il a été initié de manière conjointe et pour la 3e fois de suite, la formation des jeunes leaders champions pour qu’ils se chargent de parler de manière directe, à leurs pairs, les sensibiliser et les informer sur la problématique. Nous avons compris que le message entre jeunes passe mieux. C’est pourquoi, ces leaders champions auront pour mission de sillonner les localités les plus enclavées où l’information sur la santé de la reproduction et sexuelle est quasi absente, pour porter la bonne information. D’après les informations livrées par l’expert du Fnuap lors du dialogue de haut niveau organisé au conseil départemental, 287 mille femmes dans le monde ont perdu la vie du fait de la grossesse et de ses complications, en 2010. 99% de ces cas ont survenu dans les pays en voie de développement. Au Sénégal, signale-t-il, 1 grossesse sur 5, survient chez les ados et, 75% de ces cas sont des filles célibataires. 11% des jeunes ont eu un rapport sexuelle avant l’âge de 15ans. 1971 cas de grossesse précoces en milieu scolaire ont été enregistrés entre 2010 et 2014 dont les principaux auteurs ( 7/10), sont l’œuvre des élèves eux-mêmes, détaille, Babacar Gueye de l’Unfpa. Dans la région de Tambacounda, la situation demeure préoccupante ce qui fait que les Cca, accompagnés par l’Unfpa, veulent juguler le mal. Cependant, des investissements s’imposent, reconnaît le représentant du Fnuap, pour protéger la santé des jeunes, notamment leur santé sexuelle et procréative. Il faut aussi renforcer l’offre de services pour les jeunes qui participent pour plus de 10% à la fécondité. C’est ce qui leur permettra de pouvoir recevoir une éducation de qualité et mieux élargir leurs perspectives économiques. Déjà, depuis trois ans, cette caravane des jeunes leaders champions est initiée et des impacts positifs commencent à se faire sentir.
L’importance du dialogue de haut niveau, salué.
Dans le cadre de l’éducation sexuelle et procréative des jeunes, il a été initié un dialogue dit de haut niveau. Il s’agit pour les jeunes leaders champions, de rencontrer leurs pairs, d’échanger avec eux de manière directe sur les différentes thématiques qui interpellent la question. Le dialogue se fera entre jeunes et touche à tout. Ce qui permet de mieux cerner la problématique et de lever tous les tabous.
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /
