Tambacounda: le groupe de travail pluridisciplinaire de Tambacounda publié son huitième bulletin.

 

 

ASSISTANCE METEOROLOGIQUE A LA SECURITE ALIMENTAIRE AU SENEGAL

GTP LOCAL DE LA REGION DE TAMBACOUNDA

Champ école de Goudiry : Parcelle de Mais, niveau à produire Base

  1. SITUATION METEOROLOGIQUE

    1. Analyse de la pluviométrie

Le cumul de la dernière décade du mois d’aout 2018 enregistré, est inférieur au cumul décadaire de l’année passé ; alors que le nombre de jours de pluies de 2017 est supérieur à celui de 2018.

Par rapport aux cumuls saisonniers les minima et les maxima varient :

  • Pour le département de Tambacounda entre 248 mm à Koussanar et  406 mm à Sinthiou maleme soit une moyenne de 346mm en 23 jours de pluies ;

  • Pour le département de Koumpentoum entre 156 mm à Payar et 400 mm à Bamba Thialène avec une moyenne de 322 mm en 18 jours de pluies ;

  • Pour le département de Goudiry entre 302 mm à Bala et 386 mm à Goudiry avec une moyenne de 341.57 mm en 19 jours de pluies ;

  • Pour le département de Bakel entre 233 mm à Gabou et 621 mm à Bélé avec une moyenne de 428 mm en 23 jours de pluies ;

Du reste, le déficit pluviométrique persiste (entre -1 mm poste de Bakel et –373 mm poste de Missirah département de Tambacounda) partout à l’exception du département de Bakel ou 79% des postes pluviométriques sont déficitaires par rapport à l’année dernière à la même période.

Pour les postes de référence de la météo de la région de Tambacounda, l’anomalie est égale à -120.3 mm;-53 mm et-66 mm respectivement pour Tambacounda, Goudiry et Bakel. Seul le département de Koumpentoum est excédentaire avec +103 mm.

CARTES REGIONALES DE LA PLUVIOMETRIE ANNUELLE POSTES DE REFERENCES DE LA METO TAMBACOUNDA

Légende : En rouge cumul 2018 et en bleu cumul 2017

    1. Prévision météorologique de la prochaine décade

La première décade de ce mois sera assez humide dans le Sénégal oriental et sera marquée par de fréquentes activités pluvieuses du 02 au 07 septembre.

Sur le reste de la période, le temps sera relativement stable avec toutefois des pluies faibles à modérées qui seront par moments enregistrées.

  1. SITUATION HYDROLOGIQUE

La situation hydrologique du Mois d’aout 2018 se caractérise par une baisse du niveau du fleuve par rapport au mois d’aout 2017.

  • Station de Mako

Le niveau du plan d’eau de la station de Mako sur le fleuve Gambie a connu une augmentation durant tout le mois d’aout 2018. La hauteur moyenne maximum enregistrée était de 4.80m, le 31 Aout 2018 alors que la hauteur moyenne maximum enregistrée en Aout 2017 était de 5.69m le 26/07/2017. La tendance à la baisse se poursuit

  • Station de Gouloumbou

Le niveau du plan d’eau de la station de Gouloumbou sur le fleuve Gambie a connu une augmentation durant tout le mois d’Aout 2018. La hauteur moyenne maximum enregistrée était de 7.73m, le 28 Aout 2018 alors que la hauteur moyenne maximum enregistrée en Aout 2017 était de 9,27m le 30/08/2017. La tendance à la baisse se poursuit.

  • Station de Niokolo

L’affluent du fleuve Gambie (le Niokolo) a connu une hausse et basse du niveau de l’eau durant tout le mois d’Aout 2018. La hauteur moyenne maximum enregistrée était de 5.72m, le 20 Aout 2018 alors que la hauteur moyenne maximum enregistrée en Aout 2017 était de 4,41m le 31/08/2017. La tendance à la hausse se poursuit

  • Station de Simenti

Le niveau du plan d’eau de la station de Simenti sur le fleuve Gambie a connu une hausse et basse durant tout le mois d’Aout 2018. La hauteur moyenne maximum enregistrée était de 8.72 m, le 26 Aout 2018 alors que la hauteur moyenne maximum enregistrée en Aout 2017 était de 11,34m le 26 /08/2017. La tendance à la baisse se poursuit

  1. SITUATION AGRICOLE

    1. Situation des intrants

La mise en place est terminée pour les semences d’arachide (100%) et le taux de cession est à 99.47%.

La mise en place des semences de riz du programme PNAR est également terminée avec 100% pour les variétés de plateau (NERICA) et 100% pour la variété de bas-fond (Sahel 108).Pour la cession, elle se présente comme suit : 70.35% pour NERICA, 7.5% pour la Sahel 108.

Pour les semences d’espèces diverses, les taux de mise en place sont de 93,5%, 87,0% et 97% respectivement pour le Maïs, le Sorgho et le Niébé.

Quant aux taux de cession ils sont de 90.7% pour le Maïs, 93.1% pour le sorgho et 83.8% pour le Niébé.

La mise en place des engrais a connu un retard et s’établi comme suit : 6 – 20 – 10 avec 95.9%, 15 – 10 – 10 avec 66.9%, 15 – 15 – 15 avec 97.3% et l’Urée avec 52.7%. Les taux de cession sont respectivement 95.8%, 99.1%, 91.6%, 43.3%.

Pour le Coton, Les superficies recensées sont réalisées à 95.89 % contre 91% la précédente campagne malgré les conditions pluviométriques difficiles.

    1. Situation phénologique

CULTURES

SEMIS

ETAT DES CULTURES

OBSERVATIONS

époque

Caractère

(sec ou humide)

Vague

Stade phrénologique

Entretien des cultures

Arachide

28/06/2018

Humide

1er

Floraison

-2èmeSarclo-binage

Bon comportement

10/07/2018

Humide

2eme

Croissance

2èmeSarclo-binage

Bon comportement

19/07/2018

HUMIDE

3eme

Croissance

Bon comportement

Maïs

28/06/2018

Humide

1er

épiaison

2èmeSarclo-binage

Bon comportement

10/07/2018

Humide

2eme

Début épiaison

2èmeSarclo-binage

Bon comportement

19/07/2019

Humide

3ème

Montaison

1ère sarclo-binage

Bon comportement

mil

10/07/2018

HUMIDE

2em

montaison

Sarclo-binage

Bon comportement

28/06/2018

Humide

1er

montaison

Bon comportement

19/07/2018

Humide

3ème

Tallage

2eme Sarclo-binage

Bon comportement

Niébé

10/07/2018

Humide

1er

Ramification

2èmeSarclo-binage

Bon comportement

19/07/208

Humide

2ème

Croissance

Bon comportement

RIZ (plateau)

10/07/2018

Humide

1er

Tallage

2èmeSarclo-binage

Bon comportement

19/07/2018

Humide

2ème

Croissance

1ère

Bon comportement

Pour le coton, les superficies levées se chiffrent à 23 357 ha réparties comme suit: 10,50% de 1er groupe, 82.02% de 2éme groupe et 7,48% de 3éme groupe.

On note une forte réduction du taux de 1er groupe comparé au 29 % de la précédente campagne. Par contre on a enregistré un fort taux de 2éme groupe contrairement au 58% de la précédente campagne.

Les difficiles conditions de semis ont impacté négativement sur les densités avec une densité moyenne de 73 361 pieds/ha pour les semis à sec et 91 771 pieds /ha pour les semis en humide. Elles ont baissé de -27,8% pour les semis à sec et -2,13% pour les semis en humide, comparées aux 93 773 pieds/ha de la précédente campagne.

    1. Situation phytosanitaire

D’après la mission de prospection conjointe menée par la base d’avertissement de la DPV de Missirah et la SODEFITX, la Chenille Légionnaire d’Automne ou Chenille Légionnaire du maïs Spodoptera frugiperda serait présente dans tous les quatre départements de Tambacounda. Cette Chenille polyphage est une menace pour toutes les plantes, donc pour la sécurité alimentaire de milliers d’exploitations agricoles familiales. Les modalités du démarrage des traitements sont encours entre la SODEFITEX et la DPV et le produit qui semble le plus efficace à présent serait le «TIHAN »

Nous notons également des attaques des cantharides sur les épis de mil à Koulor, Ndiaback, Walybabacar, Koussan, dans le département de Tambacounda et dans le département de Koumpentoum, sauteriaux dans le département de Bakel. Chaque département a reçu sa dotation en produits pour les traitements d’urgence en attendant l’équipe de la DPV.

Nous avons présentement 3unité mobile de traitement de la DPV, l’un se trouve actuellement à Koumpentoum et les 2 qui reste doivent être déployé dans les départements de Tamba et Goudiry.

Tableau suivant donne la situation sur le traitement des parcelles le Département de Koumpentoum par la DPV.

On note une alerte pour le Coton du Pic parasitaire en début septembre à prendre en compte.

  1. SITUATION PASTORALE

    1. Les points d’abreuvement

La remplissage des points d’eau temporaire après la pause pluviométrique se poursuit.

    1. L’alimentation du bétail 

On note cependant l’existence d’un stock d’aliment subventionné à Dialocoto mais l’écoulement est encore timide avec seulement 3.6 tonnes vendues.

    1. Les maladies :

On note des foyés de maladies comme la pasteurellose et la fièvre aphteuse. Les vaccins sont à présent indisponibles et on note une forte mortalité des jeunes porcs et bovins surtout pour la fièvre aphteuse. Dans l’arrondissement de Missirah notamment dans la commune de Nétéboulou avec 30 mortalités essentiellement des veaux à nétéboulou, touréma, kougcouba et  dialaba.

    1. Le suivi de la végétation

Le tapis herbacé commence petit à petit à se développer et profite plus aux petits ruminants qu’aux bovins qui ont besoin d’une certaine hauteur de tapis herbacé pour pouvoir faucher l’herbe. Le fourrage aérien surtout le Véne à Tambacounda est aussi exploité comme aliment.

  1. SITUATION DES RESSOURCES FORESTIERES

  1. Etat de la régénération

Les jeunes pousses et rejets sont assez bien fournis et restent dans un bon état avec l’avancé de l’hivernage et la bonne pluviométrie observée dans la majeure partie de la région. Cela promet une bonne restauration des forêts et autres zones boisées.

  1. Accroissement des espèces

Les dernières missions de suivi tenues montrent que dans toutes les pépinières de la région(en régie, scolaires, communautaires ou villageoises, individuelles ou privées), les différentes espèces connaissent un bon accroissement. Cependant, des attaques de sautereaux et chenilles étaient notées ça et là mais très vite maitrisées grâce à la mise à la disposition de produits phytosanitaires et de moyens par le service.

  1. Etat du reboisement

  • Production de plants

La production de plants dans cette décade s’élève à 310743 plants répartie ainsi : 178870 espèces forestières, 53751 espèces fruitier-forestières, 28687 espèces fruitières et 49435 espèces ornementales.

  • Reboisement

Cette décade est plus consacrée aux activités de reboisement. La situation des réalisations physiques se présente comme suit :

  • Plantation massive : 10,82 ha soit 1491 plants

  • Plantation linéaire : 12,715 km soit 8520 plants

  • Restauration/Réhabilitation : 28,75 ha soit 31261 plants

  • Distribution individuelle de plants : 600 plants

  1. SITUATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

    1. Situation des plans d’eau

Le remplissage des cours d’eau (Fleuve Gambie, fleuve Sénégal, la Falémé, le Niériko, etc) se poursuit mais le niveau est toujours bas par rapport à 2017, à la même période. Cependant, au niveau de la plus part des, mares le remplissage s’est fait à partir des eaux de ruissellement. Ce qui rend difficile le démarrage des activités de pêche dans ces types de plans d’eau.

    1. Suivi de la production halieutique locale (tonnes)

Département

Juin 2018

Juillet 2018

Ecart /juin2017 (%)

Juillet 2017

Ecart/ juillet2017 (%)

Tambacounda

26.85

29.55

+10.05

57.92

– 48.98

Bakel

21.30

14.18

– 32.43

45.41

– 68.77

Région

48.15

43.73

– 9.18

103.33

– 57.68

La production halieutique du mois de juillet a connu une baisse de 9.19 % en volume et de 20.5 % en valeur par rapport au mois de juin 2018 et presque de 50 % par rapport à juillet 2017. Les principales espèces débarquées sont : Clarias spp, Hydrocynus forskalii, Labeo spp, Tilapia spp, Citarinus citharus, Synodontis spp, Auchenoglanus spp, Mormurops spp, etc.

Cependant, au niveau du département de Tambacounda, on note une augmentation de 10.05 % de la production des pêcheurs, liée au remplissage du fleuve Gambie associée à la remontée d’espèces estuarienne et au mouvement d’autres espèces en provenance du parc nioko lokoba. Tandis que dans le département de Bakel, les captures ont connu une chute de 33.45 % au mois de juillet.

Cette baisse de la production des pêcheurs s’explique en grande partie par le retard de la campagne de pêche dans la plus part des mares due à leur non remplissage, conséquence du déficit pluviométrique.

  1. SITUATION DES MARCHES

  1. Situation de la Sécurité Alimentaire

  • Le dépouillement et le traitement des données des enquêtes du SE /CNSA sur le suivi de la sécurité alimentaire de Juillet 2018 sont encore en cours de finalisation.

  • Mission d’identification des projets et programmes intervenant dans la sécurité alimentaire et la résilience dans le but de cartographier les interventions.

Les départements de Tambacounda et de Goudiry étant sous pression, des interventions de l’Etat à travers le projet d’urgence ECHO ont eu lieu pour faire face à la soudure, il s’est agit de :

  • Mise en place de cash direct à hauteur de 3.5millions F CFA pour 124 ménages destinés à appuyer l’achat d’intrants, de matériel agricole et de nourriture pour la soudure

  • Création, redynamisation, formation et équipement de comités de lutte contre les feux de brousse avec l’achat de petits matériels d’un montant de 2.5millions F CFA

  • Sensibilisation sur l’hygiène et l’assainissement de l’exhaure des puits villageois

  • Le forage de 2 nouveaux puits à Keur Demba Awa et Lougué gnalbi

  1. Situation Nutritionnelle

L’insuffisance pondérale des enfants 0-2 ans a concerné les enfants pesés au niveau des 330 sites communautaires dans les 7 districts sanitaires de la région de Tambacounda. Les taux enregistrés au 30 juin 2018 sont en deçà de 10% sauf dans 4 communes situées dans les districts de Goudiry et Bakel.

Concernant la malnutrition aigüe, le dépistage actif des enfants 6-59 mois de la région de Tambacounda est en train d’être réalisé dans l’ensemble des communes et les résultats seront disponibles courant aout 2018.

  1. Recommandations

  • Redéployer les stocks d’urée vers les communes pour les semis tardives

  • Renforcer la collaboration avec la presse pour la diffusion de l’information agro-météo logique (GTP)

  • Prendre des dispositions de lutte contre le paludisme et les noyades dans les mares (collectivité territoriales et responsables de la santé)

  • Incitation des populations à faire des demandes de plants (collectivité territoriales et services des eaux forets et chasse)

  • Sensibilisation et polices forestières sur l’élagage du véne pour fourrage d’appoint (collectivité territoriales et services des eaux forets et chasse)

  • Meilleure implication des populations et des collectivités sur les efforts de suivi des espaces reboisés.

  • Information des producteurs sur les techniques de gestion de l’eau et de lutte contre les ravageurs;

  • Prendre en compte le secteur de la pêche continentale dans les plans de riposte.