Pollution dans la capitale : Quand les «cars rapides» nous pompent l’air

 

Intégrés dans le système du transport urbain dans la capitale sénégalaise dans les années 1973, les «cars rapides» de la marque Renault SG2 jouent un rôle non négligeable dans le transport sénégalais, du fait de leur accessibilité.

Mais, aujourd’hui, ces véhicules très prisés, notamment en banlieue, sont en train de causer des préjudices énormes à notre écosystème mettant du coup en danger la vie des populations.

C’est peu de dire que Dakar étouffe. La pollution atmosphérique ne cesse d’y gagner du terrain. Et les fameux «cars rapides», très prisés par les dakarois, du fait de leur accessibilité, participent de ce pic de pollution. Il est 16 heures lorsque nous arrivons à l’aérogare Lat-Dior, très fréquenté par les usagers. Le décor est pittoresque. Une odeur de carburant, mélangée à de la fumée, vous titille les narines. Par terre, ce sont des pots d’huile vides qui jonchent la chaussée. Sur le même site, vendeurs de pièces détachées et professionnels de l’automobile s’activent dans des lieux très étroits pour y chercher leur pain, malgré la forte canicule. Un apprenti-chauffeur à la recherche de clients joue les rabatteurs. Même s’ils les prennent, conjoncture oblige, les clients n’en sont point moins conscients des risques sanitaires de ces types de véhicules. «Nous sommes exposés aux maladies pulmonaires et cancérigènes mais aussi aux accidents», lâche Alpha Sambou. «Les gens respirent mal à Dakar car l’environnement est pollué par ces ‘cars rapides’ qui circulent en pleine capitale. L’odeur nous fait suffoquer et nous donne des maux de tête. Personne n’est à l’abri de ces véhicules que j’appelle ‘cercueils roulants’ dont la circulation est interdite en Europe», ajoute un autre usager.

Chauffeur de «car rapide», Talla Wade reconnaît les nuisances  sur l’air et les risques sanitaires qu’elles comportent. «Nous avons conscience que n’est pas bien pour la respiration. Mais, on n’a pas le choix car on ne peut pas rester sans travailler. Et tout le monde n’a pas les moyens de prendre un taxi», souligne-t-il au milieu d’un ronronnement de voitures.

Comme alternative, les habitants de la capitale sénégalaise préconisent l’accélération du programme de renouvellement du parc automobile dans le transport urbain. Pour rappel, l’Etat du Sénégal avait affiché sa volonté de renouveler le parc automobile urbain avec les transporteurs de l’Association de financement des transports urbains(Aftu). Mais, le projet avance à pas de tortue.

Cette situation de pollution urbaine est constatée par le Centre de gestion de la qualité de l’air, rattaché à la Direction de l’environnement. «Dakar, comme la plupart des grands centres urbains, fait face à une pollution atmosphérique. Cette pollution atmosphérique est essentiellement liée aux particules en suspension qui sont des particules de poussière. Ces particules de poussière peuvent altérer la qualité de l’air et pénétrer profondément les poumons», reconnait Aminata Mbow Diokhane, responsable du Centre de gestion de la qualité de l’air.

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