La Première ministre britannique Theresa May a estimé vendredi que les négociations du Brexit entre Londres et Bruxelles étaient «dans une impasse», après le rejet par les Européens de la proposition britannique lors du sommet informel de Salzbourg.
«Nous sommes dans une impasse», a déploré la dirigeante britannique dans une déclaration depuis son bureau de Downing Street. «Il est inacceptable de rejeter la proposition de l’autre partie sans explication détaillée et sans contre-proposition», a-t-elle ajouté, demandant à être traitée «avec respect» par les dirigeants européens.
"No-one wants a good deal more than me, but the EU should be clear I will not overturn the result of the referendum, nor will I break up my country" – UK PM Theresa May gives Downing Street statement on #Brexit talks https://t.co/wJSsl3Rolz pic.twitter.com/YdozXn1WMj
— BBC Breaking News (@BBCBreaking) September 21, 2018
Elle a maintenu que le «plan de Chequers», qui avait été présenté par son gouvernement en juillet et qui prévoit le maintien d’une relation économique étroite avec la création d’une zone de libre-échange pour les biens industriels et les produits agricoles, restait «la meilleure manière de protéger les emplois ici (au Royaume-Uni) et en Europe».
La livre plonge
Cette proposition doit aussi, selon le gouvernement britannique, permettre de maintenir les échanges économiques sans créer de «frontière physique» entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Mais le rejet de ce plan par l’Union européenne revient, de fait, à s’en tenir à la solution dite du «filet de sécurité», convenue en décembre dernier.
Cette alternative, dite de «backstop» en anglais, consiste à garantir un alignement réglementaire de l’Irlande du Nord sur l’UE faute d’autre accord. Elle a été exclue par Theresa May.
«Comme je l’ai dit aux dirigeants européens, aucune des deux parties ne devrait demander l’inacceptable à l’autre», a-t-elle soutenu. «Nous ne pouvons accepter quoi que ce soit qui menacerait l’intégrité de notre royaume».
«Nous avons désormais besoin d’entendre de la part de l’UE ce que sont les vrais problèmes et les alternatives qu’ils proposent», a-t-elle conclu. «D’ici là, nous ne pourrons faire aucun progrès».
La livre britannique, déjà en baisse face au dollar et à l’euro, a brusquement accru ses pertes suite au discours de Mme May. Vers 13H15 GMT, elle valait 1,3091 dollar contre 1,3265 la veille à 21H00 GMT, soit une baisse d’environ 1,30%. Un euro s’échangeait à 89,69 pence contre 88,76 jeudi soir (-1,10%).
The pound drops 1.2% against the dollar as Theresa May says that Britain and EU are at an "impasse" on Brexit negotiations https://t.co/4j1BJAl2ik pic.twitter.com/n3U7kZXyOA
— Bloomberg Brexit (@Brexit) September 21, 2018
Selon Craig Erlam, analyste pour Oanda, les investisseurs peuvent «potentiellement» interpréter les propos de Mme May «comme un signe qu’une sortie sans accord est une possibilité réelle et de plus en plus probable».
(nxp/afp)