Royaume-Uni: Enquête sur un scandale de sang contaminé

 

Une enquête publique destinée à faire la lumière sur un vaste scandale de sang contaminé au Royaume-Uni a été ouverte lundi. Dans les années 1970 et 1980, quelque 2400 personnes y avaient laissé la vie.

Des milliers d’hémophiles avaient contracté l’hépatite C et le VIH après avoir reçu des transfusions de sang en provenance des États-Unis, sous la supervision du NHS, le service de santé public britannique.

L’enquête devra déterminer comment le scandale a pu se produire, mais également «s’il y a eu des tentatives de dissimuler» des faits via «la destruction de documents ou la rétention d’informations». Elle examinera également les réponses apportées à l’époque par le gouvernement et le NHS.

Longue enquête

L’enquête devrait durer au moins deux ans et demi et sera dirigée par un juge à la retraite, Brian Langstaff.

Son ouverture a été saluée par un représentant des victimes, l’avocat Des Collins: «Pour les personnes touchées, leurs familles et les groupes (qui avaient milité pour l’obtenir), il s’agit d’un jour comme peu pensaient qu’il arriverait», a-t-il déclaré.

«Maintenant, les responsables – tant au gouvernement que dans les entreprises pharmaceutiques – devront rendre des comptes», a-t-il ajouté.

La décision d’ouvrir une enquête publique avait été prise en 2017 par le gouvernement britannique. «C’est une tragédie qui a causé des difficultés et des douleurs incommensurables à toutes les personnes affectées, et une enquête visant à établir la vérité sur ce qui s’est passé est la mesure appropriée», avait alors déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May.

Recours collectifs

Une précédente enquête conclue en 2009 avait établi que le gouvernement aurait dû agir plus tôt afin d’augmenter les réserves britanniques de sang et mettre fin à la dépendance aux importations.

Elle avait abouti à la mise en place d’un système d’indemnisation des victimes mais aucun procès n’avait été entrepris et les responsabilités n’avaient pas été établies.

En septembre 2017, la Haute Cour de justice britannique a autorisé les victimes du scandale à lancer un recours collectif en dommages et intérêts.

(nxp/ats)