Journaliste disparu en Turquie: «J’ai le sentiment de ne pas avoir su veiller sur lui»

 

La pression monte sur Riyad après la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont on est sans nouvelle depuis son entrée au consulat à Istanbul le 2 octobre. Sa fiancée s’accroche à un infime espoir qu’il soit encore en vie, caché quelque part. La Turque Hatice Cengiz confie à CNN qu’elle s’efforce d’attendre un «résultat final» et qu’elle continue de croire qu’il a pu lui arriver «n’importe quoi». Pas assez à l’aise pour apparaître devant une caméra, la compagne de Jamal Khashoggi a répondu par écrit aux questions de la chaîne américaine.

«Les images dans les médias font ressortir la possibilité d’un enlèvement ou d’un assassinat. J’espère qu’il ne s’avérera pas qu’il s’agit d’un meurtre, comme le laissent supposer ces vidéos», écrit Hatice Cengiz. La dernière fois que la Turque a vu son compagnon, il entrait dans le consulat à Istanbul pour obtenir des documents nécessaires à leur mariage. Elle ne l’en a jamais vu ressortir. «Pour l’heure, il n’a pas été prouvé par des documents officiels qu’il est sorti de son propre gré», explique la jeune femme, qui a été questionnée par les autorités turques, mais pas par des responsables saoudiens.

Des officiels turcs affirment que Khashoggi a été tué à l’intérieur du consulat par une équipe de Saoudiens arrivés à Istanbul par avion et repartis le jour même. Ryad dément fermement. Hatice Cengiz, elle, se sent impuissante et ne peut s’empêcher de culpabiliser: «J’ai le sentiment étrange de n’avoir pas su veiller sur quelqu’un de cher», confie-t-elle.

Mardi, la Turque avait imploré Donald et Melania Trump de l’aider à faire la lumière sur cette affaire. Le coeur lourd, la jeune femme a dû annuler les préparatifs du mariage. «Nous avions planifié une vie entre Washington et Istanbul. Comme tout le monde, nous espérions simplement avoir une vie heureuse. Je pensais pouvoir apprendre encore tellement de choses de lui», conclut-elle.

(joc/afp)