[LA CHOUETTE DE MINERVE 20] Pour Tambacounda, Monsieur Le Président !

 

 

Enfin les importantes réserves de fer de la Falémé trouvent un preneur, et c’est une entreprise Turque qui a paraphé un protocole de contrat avec le Sénégal en attendant la signature définitive par le chef de l’Etat lui-même le 22 octobre prochain. Il sera question, selon certaines indiscrétions, de construire une usine et, pour ce faire, trois sites sont annoncés : Kédougou, Tambacounda et Bargny. Nous plaidons pour Tambacounda Monsieur Le président de la République, même si nous sommes conscients que ce sont des études techniques qui vont déterminer le choix du site.

Les Turcs arrivent, et c’est pour exploiter l’important gisement de fer de la Falémé sis dans la région de Kédougou. Plus de 750 millions de réserves d’un fer de très bonne qualité selon les experts, et pour l’exploitation desquelles réserves nous applaudissons.

D’abord, cette concession d’une trentaine d’années d’exploitation s’étendant sur 1100 km2, sera soumise au régime de la nouvelle loi portant code minier adoptée en 2016. Par voie de conséquence, la région de Kédougou va bénéficier d’un fonds de développement local constitué par 0.5% du chiffre d’affaire de la compagnie. (Il y avait déjà 20% des recettes tirées de l’exploitation des ressources minières qui doivent alimenter un fonds dit de péréquation et d’appui aux collectivités territoriales).

Ensuite, il y a qu’une usine doit être construite sur place par les Turcs, dans les vingt et huit prochains mois, ce qui va indubitablement créer de la valeur ajoutée et de l’emploi. Une usine de fabrication de billettes d’acier ou encore de tuyaux et autre matériaux nécessaires dans l’industrie du pétrole et du gaz, une fabrique de clous, constituent indubitablement une aubaine. L’on parle de 3000 emplois que va générer cette exploitation avec dans un premier temps 1500 emplois, dont 1100 pour les sénégalais. Il est dit que des études techniques vont être conduites pour déterminer le site d’implantation de l’usine et que le choix se fera entre Kédougou, Tambacounda et Bargny.

Sacré nom d’une pipe ! Sans pour autant anticiper sur les conclusions des études dont j’ignore les grandes articulations, je voudrai inviter les autorités centrales et locales à opérer un plaidoyer en faveur de Tambacounda. La ville occupe une position carrefour, elle va abriter un grand marché sous régional des femmes, un port sec, une université, le chemin de fer va être réhabilité et, last but not least, le président himself a décrié ce qu’il a, à juste titre d’ailleurs, considéré comme étant une longue suite d’injustices sociales qu’il va falloir éradiquer.

La région de Kédougou abrite déjà deux usines d’exploitation de l’or, une troisième avec Bassari Ressources, une quatrième avec Randgold et une cinquième avec Iamgold, seraient dans le pipeline si évidemment plusieurs conditions sont réunies, (et nous prions fort pour cela), Bargny est encore dans le « Sénégal utile ».

C’est une énorme opportunité pour laquelle les politiques, les organisations de la société civile, les élus locaux et les associations de jeunes avec leurs différents ordres de conseils, les autorités administratives, les producteurs, les artisans, les mouvements de femmes, les Imams et Oulémas doivent, pour une fois taire leurs divergences et parler d’une même voix, que Tambacounda abrite cette usine !

Il faut accélérer la cadence de la construction et de l’équipement du nouveau lycée technique et professionnel, tout comme de l’université du Sénégal Oriental avec des filières appropriées et adaptées aux métiers des mines, du gaz et du pétrole.

Un pas de géant pourrait être réalisé vers la promotion de la richesse dans une région qui en a tant besoin.

Ousmane DIA