«Episodes méditerranéens» Des orages très violents et difficiles à prévoir

 

Des orages brefs, localisés et très violents, accompagnés de pluies intenses: les «épisodes méditerranéens» ou «orages cévenols», comme celui qui a frappé le sud de la France, sont difficiles à prévoir. Ces phénomènes se produisent trois à six fois par an en moyenne.

Ils se caractérisent par des pluies intenses «qui provoquent des inondations souvent rapides», comme des crues éclairs, explique l’institut météorologique national Météo-France. «L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours.»

Le phénomène se produit en général à l’automne, quand la mer Méditerranée est la plus chaude, favorisant une forte évaporation. Ces masses d’air chaud, humide et instable, remontent vers le nord. «En milieu rural comme en zone périurbaine, des vallons secs peuvent se transformer en torrents». En ville, l’eau peut s’accumuler dans des zones basses, selon des documents du ministère de la transition écologique.

Leslie

Dans le cas des violents orages et des graves inondations dans l’Aude, qui ont fait au moins 12 morts, on a assisté à la combinaison de deux phénomènes, explique Marc Pontaud, directeur de recherche chez Météo-France: la présence d’un «front nuageux» arrivé par la Bretagne et «l’ex-cyclone Leslie qui a interagi avec cette longue bande nuageuse» en s’enfonçant dans la Méditerranée. Résultat, «au lieu de s’évacuer très rapidement, la zone de précipitation a stationné quelques heures, en particulier au-dessus du département de l’Aude», ajoute-t-il.

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Depuis 2010, Météo-France étudie de près ces épisodes via le programme de recherche international Hymex, mais ils restent difficiles à anticiper. Si l’organisme de prévision est capable de prédire qu’un risque menace une zone, «il est impossible de prévoir exactement où ce phénomène va se déclencher localement», souligne le portail d’informations public Géorisque.

Leur fréquence est très aléatoire. Sur la période 1958-2014, «l’année 2014 détient le record maximal du nombre de jours de pluie intense devant 1976, tandis que 2012 fait partie des années les moins affectées», cite à titre d’exemple Météo-France sur son site.

Une des difficultés est que la plupart des modèles climatiques simulent l’évolution du climat en se basant sur des zones relativement larges. «Mais à cette échelle, les spécificités du climat ne peuvent pas être correctement représentées», explique l’institut.

(ats)