Désolé Aïda, mais prépare-toi, ta cellule t’attend !

 

Elle a aspergé son mari d’essence et l’a brûlé vif. Par jalousie maladive. Par erreur. Après quelques jours à lutter contre la mort, avec des douleurs atroces, le mari est finalement passé de vie à trépas, a appris IGFM ce mercredi matin. Le corps de Khadim Ndiaye se trouve encore à la morgue de l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy). Dans les prochaines heures, il sera lavé, enroulé d’un linceul. Des prières seront dites pour lui. Et il sera conduit dans sa dernière demeure. Au cimetière. Que Dieu ait pitié de son âme !

Mais ses obsèques, la dame Aïda Mbacké, sa veuve, n’y assistera pas. Elle s’est ouverte grandement les portes de la Maison d’arrêt pour femmes (Maf) de Liberté 6. Et a gravement porté tort à son nouveau-né (une fille) qui devra la suivre en prison, au moins jusqu’à ce qu’un membre de sa famille puisse le récupérer et les formalités soient remplies. Ses deux enfants (le nouveau-né et son grand-frère), qui ne comprennent encore rien à la vie, sont ainsi prématurément sevrés d’un père (décédé) et d’une mère (emprisonnée). Parce que tout simplement Aïda n’a pu contenir ses nerfs et a eu la bêtise de jouer avec le feu. Elle le regrettera toute sa vie !

Les dispositions du Code pénal sénégalais ne lui laissent aucune échappatoire. Elle ira en prison. Et risque les travaux forcés à perpétuité.

L’article 406 du code pénal sénégalais est sans équivoque : «quiconque aura volontairement mis le feu à des édifices, navires, aéronefs, bateaux, magasins, chantiers, quand ils sont habités ou servant à l’habitation, et généralement aux lieux habités ou servant à l’habitation, qu’ils appartiennent ou n’appartiennent pas à l’auteur du crime, sera puni de mort». Qu’en est-il alors de celui qui met le feu sur une personne et sur un lieu d’habitation ? La même peine lui sera infligée.

Mais avec l’abolition de la peine de mort en 2004 suite à un projet de loi déposé à l’Assemblée nationale par le gouvernement d’Abdoulaye Wade, l’auteur d’un incendie volontaire risque une condamnation aux travaux forcés à perpétuité. C’est ce que dit la loi. Et elle sera appliquée dans toute sa rigueur. « Dura lex sed lex » (la loi est dure mais c’est la loi).

iGFM