Il rate la chance de sa vie à cause d’un billet de train

 

De nationalité algérienne, Mehdi* vit en Suisse depuis bientôt trente ans. Durant toutes ces années, il a accumulé les galères. Mais, alors qu’il entrevoyait enfin le bout de ce long tunnel, tout est allé de travers.

De confession chrétienne, il a fui son pays et est arrivé en Suisse en tant que clandestin. A l’époque, il n’avait pas 30 ans. Après une dizaine d’années, l’homme a bien failli se faire expulser. Mais, au dernier moment, sa compagne lui a permis d’obtenir une autorisation de séjour en annonçant leur mariage. Une union qui a été célébrée une semaine plus tard. De cette union est né un fils. Selon la mère, «ce dernier a toujours été très proche de son père». Mais il ne l’a pas côtoyé autant qu’il l’aurait souhaité, Mehdi s’étant retrouvé une première fois sous les verrous pour avoir servi de chauffeur dans une affaire de drogue.

Dégringolade

Cet épisode, qui est à l’origine de la séparation des parents, a eu une autre conséquence: «Son permis B lui a été retiré, et il s’est retrouvé sans statut. D’un côté, il ne peut pas être expulsé faute d’accord de renvoi avec l’Algérie, mais, de l’autre, il n’a pas de permis de résidence», explique son ex.

A sa sortie de prison, l’homme s’est caché pendant des mois dans les bois, jusqu’au jour où le syndic de Bulle lui a dégoté un emploi dans son entreprise. Mais Mehdi s’est fait pincer une énième fois sans billet à bord d’un train. Il a donc été incarcéré. Et la peine, qui n’aurait dû durer que quelques jours, a été prolongée pour séjour illégal. Une séquestration qui l’a du coup empêché se présenter à son nouveau travail.

«Le plus absurde, c’est qu’il est en prison à cause de ses dettes. Mais il ne peut pas les rembourser, parce qu’il est en prison. Dès lors, il reste un fardeau pour la société», commente son ex-femme.

*Prénom d’emprunt