Paris: Citoyenneté d’honneur retirée à Aung San Suu Kyi

 

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a décidé de retirer à Aung San Suu Kii la citoyenneté d’honneur de la ville, un geste «sans précédent» motivé par le silence de la dirigeante birmane sur les violences infligées à la minorité Rohingya, a annoncé vendredi une porte-parole à l’AFP.

«Compte tenu des multiples violations des droits humains observées en Birmanie et des violences et persécutions commises par les forces de sécurité birmanes à l’encontre de la minorité Rohingya, que l’ONU a qualifiées de génocide, la Maire de Paris va proposer le retrait de la Citoyenneté d’Honneur décernée en 2004 à Aung San Suu Kyi», a-t-on indiqué.

Cette mesure sera formalisée lors du prochain Conseil de Paris, qui débutera le 10 décembre, a-t-on précisé.

«Il s’agit d’un geste symbolique fort, sans précédent dans l’histoire de la Citoyenneté d’Honneur de la Ville de Paris», a souligné Patrick Klugman, adjoint à la Mairie en charge des relations internationales, en déplorant «l’intolérable et incompréhensible silence» de la dirigeante birmane.

La maire de Paris avait adressé un courrier fin 2017 à Aung San Suu Kyi «pour exprimer ses préoccupations et appeler au respect des droits de la minorité Rohingya. Ce courrier est resté sans réponse», a-t-on souligné à la Mairie.

Critiquée de partout

Les gestes symboliques se multiplient à l’encontre de l’ancienne icône de la démocratie, prix Nobel de la Paix 1991, critiquée pour sa froideur, son manque de compassion et d’action devant le sort réservé aux musulmans rohingyas.

Aung San Suu Kyi, qui n’a jamais condamné les violences, a notamment été déchue mi-novembre par Amnesty international du prix d’ambassadrice de conscience que l’organisation lui avait attribué en 2009.

Le Canada et plusieurs villes britanniques, dont Glasgow, Edimbourg et Oxford, lui ont également retiré ses titres de citoyenne d’honneur et le Musée de l’Holocauste de Washington l’a privée de son Prix Elie Wiesel.

Plus de 700’000 Rohingyas ont fui en 2017 les exactions commises par des militaires birmans et des milices bouddhistes et se sont réfugiés au Bangladesh voisin, où ils vivent depuis dans d’immenses campements de fortune.

(nxp/afp)