Syrie: Pas de consensus sur les djihadistes étrangers

 

Le sort de quelque 700 combattants étrangers détenus en Syrie sera laissé à la discrétion de leur pays d’origine. Les hauts responsables de 13 pays membres de la coalition antidjihadistes en Irak et en Syrie n’ont pas trouvé de consensus sur la question.

«Tous les pays devront suivre leur propre processus», a déclaré jeudi le ministre canadien de la Défense à l’issue d’une réunion internationale à Chelsea, près d’Ottawa. La rencontre a rassemblé des hauts responsables de la défense et des représentants de 13 pays, dont l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis.

En attendant que les différentes procédures soient lancées, «beaucoup d’investissements ont été faits dans les centres de détention pour s’assurer qu’ils soient conformes à nos normes (occidentales)», a ajouté le ministre.

Ce sont actuellement les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants arabo-kurde alliée des Occidentaux, qui détiennent ces prisonniers. Provenant d’une quarantaine de pays, ces derniers avaient débarqué au Moyen-Orient pour soutenir le groupe Etat islamique et son «califat» autoproclamé à cheval sur les territoires de l’Irak et de la Syrie, selon le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

Washington pour le rapatriement

Les treize Etats n’ont pas réussi à se fixer sur une stratégie commune jeudi. Certains membres de la coalition ne veulent pas rapatrier les combattants en raison des difficultés à rassembler des preuves dans une zone de guerre. Ils veulent aussi éviter une radicalisation de leurs prisons.

De son côté Washington souhaite que «les pays d’origine» de ces combattants «les rapatrient». Car «c’est réellement hors des capacités des FDS, un acteur non étatique, de détenir ces individus à long terme», a plaidé Jim Mattis dans l’avion le conduisant à Ottawa.

Le combat continue

Au cours des travaux de préparation de cette réunion, «les délégations des autres pays étaient tout à fait catégoriques: ils continuent» le combat contre l’EI, a noté M. Mattis. «Il y a encore du travail à faire», a-t-il souligné.

Le régime syrien et ses alliés contestent la légalité du contrôle effectif de la coalition sur le Nord de la Syrie, à majorité kurde. Les Occidentaux répliquent qu’ils veulent «stabiliser» le Nord de l’Irak pour éviter une résurgence de l’EI dans cette région et continuer à combattre les réseaux d’information et de propagande des djihadistes.

Le groupe Etat islamique a envahi une grande partie de l’Irak et de la Syrie en 2014, et a proclamé «un califat» à travers les territoires qu’il contrôlait. Les offensives militaires de la coalition et de ses alliés locaux ont mis les djihadistes en déroute.

(nxp/ats)