Tambacounda : les habitants de Toumboura ont battu le macadam ce samedi 29 décembre 2018

 

Toumboura, cette contrée du Boundou, située dans l’arrondissement de Kenieba, département de Bakel vit mal, très mal même au point que ses habitants ont même battu le macadam ce samedi 29 décembre 2018, pour exiger de meilleures conditions de vie et d’existence.

Tous les chemins convergeaient vers Toumboura. Il devait y avoir une marche des populations. Tout est urgence dans ce patelin, dépourvu de tout ou presque.  Il n’y a pas de routes, rallier la commune est un parcours du combattant,  il n’y a pas de structure sanitaire adéquate, il n’y a pas d’eau courante, pas de matériels d’allegement des travaux des femmes, elles continuent toujours de moudre les grains à la main,   entre autres manquements notés.  C’est pourquoi, ils sont sortis de leurs gongs et ont menacé de sanctionner le régime en place si, rien n’est fait, d’ici les élections présidentielles.

“Tout va mal”,  “tout va mal”,  c’est par ces termes que les populations de Toumboura ont sillonné les pistes sinueuses du village,  chef-lieu de la commune, brassards rouges bien attachés sur les crânes ou sur les bras, pancartes bien brandis,  pour dénoncer le mal être dont elles vivent. Le mot d’ordre était déjà lancé,  il fallait se retrouver à  Toumboura, ce samedi matin pour battre le pavé et se faire entendre.  Le rendez-vous à été respecté. 9h déjà,  la place publique ne pouvait plus contenir les populations venues assister à la marche.  Ils étaient des centaines à avoir quitté les 7 villages qui forment la commune. De Médina Sarakhole,  à  Dide Gassama en passant par  Alinguel,  Sansanding, Bankouba jusqu’à   Goundafa, tous ces villages sont sortis pour réussir le pari de la mobilisation. Une seule exigence était à l’ordre du jour,  avoir de meilleures conditions de vie ou voter contre le régime lors des élections. Et le message semble entendu. Moussa Yatabare qui a porté leur parole a signifié à ses cohabitants, “Nous ne pouvons plus continuer d’être marginalisés “. Trop c’est trop “, a rugit le jeune, dopé par la foule. Pendant que beaucoup de localités sortent de l’orniere,  poursuit-il, nous, nous vivons encore comme au moyen-âge, avec des bougies pour s’éclairer,  les mortiers pour moudre les graines.  “Cela ne peut plus prospérer  car nous allons prendre position”. De Senghor à Diouf et Wade jusqu’à Macky Sall,  aucun régime n’a pensé à nous, comme si nous ne sommes pas des sénégalais. Sur Macky Sall que nous comptions le plus,  c’est le pire qui est noté,  regrette ces populations. Amadou Diallo du village de Sansanding emboîtera le micro et dénoncera les innombrables plans du régime qui ne leur ont rien servi. On entend parler du Pudc,  du Puma,  du Pse, regardez l’état de nos routes,  le poste de santé,  notre système d’adduction d’eau,  est-ce qu’il riment avec émergence,  fulmine-t-il. “Nous sommes au contraire énervés, fatigués et très meurtris”, a-t-il rugi,  appelant à voter contre ou bien même de s’abstenir. “Personne ne votera dans toute la commune”,  menacent-ils. Baba Diakite de Toumboura est celui qui est allé le plus loin.  Ce dernier a demandé à  ce qu’ils soient reversés au Mali voisin.  Du moment que l’état ne veut pas de nos localités reléguées au dernier plan,  qu’il nous permet  juste de renoncer à notre nationalité sénégalaise  au profit du Mali. Nous en avons assez,  ont-ils rugi coléreux. Il faut signaler que tous les 7chefs de village de la commune ont pris part à la marche et ont dit être en phase avec les populations. “Tout va mal “, ont scandé les populations.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /