Etats-Unis: Trump a menti, quatre ex-présidents ne le ratent pas

 

Pour défendre son projet de mur, Donald Trump a affirmé que d’anciens présidents regrettaient de ne pas l’avoir fait plus tôt. Ils ont tous démenti.

Donald Trump s’exprime mardi soir depuis la Maison Blanche pour défendre son projet controversé de mur à la frontière, au 18e jour d’un «shutdown» qui paralyse partiellement les administrations fédérales. Vendredi déjà, le président américain a sorti sa panoplie d’arguments pour justifier son idée, lors d’une conférence de presse dans le Rose Garden. «Cela aurait dû être fait par tous les présidents qui m’ont précédé et ils le savent. Certains d’entre eux m’ont dit que nous aurions dû le faire», a déclaré Donald Trump.

Les principaux intéressés n’ont pas tardé à réagir, souligne le «New York Daily News». Angel Urena, porte-parole de Bill Clinton, a rapidement rétorqué que l’ex-président n’avait jamais tenu de tels propos face à l’actuel dirigeant. «En fait, ils ne se sont plus parlé depuis l’investiture», a-t-elle affirmé. Freddy Ford, représentant de George W. Bush, lui a emboîté le pas en déclarant que le 43e président des Etats-Unis n’avait jamais eu de discussion de ce genre avec Donald Trump.

En guise de réponse, un porte-parole de Barack Obama s’est contenté de ressortir une déclaration faite par l’ex-président en mai 2016: «Le monde est plus interconnecté que jamais, et il l’est de plus en plus chaque jour. Construire des murs n’y changera rien.» Jimmy Carter, qui a été au pouvoir de 1977 à 1981 est également intervenu, par le biais d’un communiqué: «Je n’ai pas parlé du mur à la frontière avec le président Trump, et je ne le soutiens pas sur ce sujet», a clarifié l’homme de 94 ans.

Intervention télévisée ce mardi soir

Engagé dans un bras de fer à l’issue imprévisible avec les démocrates, Donald Trump dresse depuis plusieurs jours le sombre tableau d’une grave crise à la frontière avec le Mexique face à l’afflux de migrants. Ses opposants dénoncent sans relâche une basse manoeuvre politique. Exhortant le président à «arrêter de faire souffrir le pays» et à mettre fin au «shutdown», les démocrates ont réclamé la possibilité de pouvoir, eux aussi, s’adresser en direct à l’Amérique à une heure de grande écoute.

«Maintenant que les chaînes de télévision ont décidé de diffuser la déclaration du président qui, si on en croit ses précédentes déclarations, devrait être un tissu de désinformation et de malveillance, les démocrates doivent se voir immédiatement accorder un temps de parole équivalent», ont écrit Nancy Pelosi et Chuck Schumer, les deux leaders démocrates du Congrès.

Trump exige le déblocage de quelque 5 milliards de dollars pour édifier le mur. Les démocrates répètent qu’ils sont opposés au financement de ce mur qu’ils jugent «immoral», coûteux et inefficace.

(joc/afp)