Tambacounda : Ça grince trop les dents ces derniers temps dans la campagne !

 

Depuis quelques temps maintenant, les marches et autres récriminations des populations font légion dans la région. De Tambacounda à Bakel jusqu’à Koumpentoum et Goudiry partout, ça grince des dents. Se sentant oubliées et foncièrement marginalisées par les différents régimes qui se sont succèdés à la tête du pays, les populations surtout celles rurales qui ne réclament que des conditions de vie assez acceptables, veulent certainement prendre leurs destins en main. Peut-être que c’est le début de la révolution. Qui sait !

De toutes les façons, elles ont initié des séries de marches de protestation  pour faire entendre leur courroux, afin de voir leurs préoccupations prises en charge et dire enfin basta, on en a assez d’être roulés dans la farine.

Récemment, plus exactement le 28 décembre dernier, les habitants de Dialacoto ont battu le macadam. Le lendemain 29, les populations de la commune de Toumboura dans le département de Bakel, ont suivi pour battre le pavé. Le 30, la commune de Mereto dans le département de Koumpentoum est entrée dans la danse. Fadyacounda dans le Makacolibantan à lui aussi mis en exécution sa menace de marcher. Beaucoup d’autres localités menacent de marcher sur l’asphalte, sans compter ceux qui les ont précédé et qui se sont amèrement ruées sur les brancards. Tous, revendiquent la même chose,  de meilleures conditions de vie et d’existence. Rien d’autres. L’état devrait s’y atteler parce que conçu pour ça. Cependant, il semble faire dans l’indifférence. Aucune piste de solution n’est esquissée. Les dirigeants font dans le dilatoire, attendant certainement la veille des joutes électorales pour esquisser quelques actions de saupoudrage. C’est mal connaître le sénégalais d’aujourd’hui ! Les populations, bien que marginalisées et laissées en rade, savent tout de même, endurer et encaisser stoïques, leur souffrance. Seulement, elles savent aussi sanctionner sans sourciller, quand il le faut, positivement ou négativement,  c’est selon. Et la conséquence de ces innombrables contestations pourrait être fatale. Diouf et Wade en ont payé les frais. Eux dont les régimes avaient fait dans la négligence et l’indifférence dans la prise en charge des préoccupations des populations.  Aujourd’hui,  force est de constater que le régime en place ne fait pas mieux que les autres, au grand dam des populations, toujours ignorées et laissées en rade. Seules quelques localités “craintes”, sont à peine servies par les réalisations du Pudc. Les autres laissées à elles-mêmes. Leurs populations sont outrées, fatiguées et meurtries. Leurs conditions de vie sont précaires pour ne pas dire moyenâgeuses. Les contrées sont  assimilables à de véritables pétaudières. Il faut avoir l’occasion de fréquenter ces patelins,  pour se rendre compte à quel point les populations sont désappointées. Les localités broient le noir, les habitants sont transis par la peur et complètement lessivés. Si par endroit, c’est le manque d’eau courante qui est décrié, ailleurs,  se soigner est un calvaire. Il arrive par endroit que des femmes continuent de plus belle à accoucher dans de dramatiques conditions. Téléphoner dans certains bourgades, requiert beaucoup de muscles car,  il va falloir escalader des pentes ou grimper les arbres pour espérer avoir quelques barres de réseau. C’est vraiment désolant qu’en ce 21e siècle où, tout devait être à l’ère du temps, que des populations continuent de vivre comme à l’époque de la pierre taillée. Malheureusement,  nos dirigeants semblent n’en avoir même pas cure et voient l’urgence ailleurs,  au détriment de la vraie “urgence”. Abracadabrant ! Qu’ils se le tiennent pour dit, les sénégalais sont fatiguées et attendent au tournant.

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /