Atlas et les héritiers du TF1451 : Les liaisons dangereuses de Sonko

 

Alors que Pastef a esquivé les vraies questions sur la relation entre Ousmane Sonko, Atlas, Mercalex et les héritiers du TF1451, face à la presse hier, Libération publie encore de nouveaux éléments troublants. Il ne s’agit pas de faits rapportés par des “sources anonymes” ou de “on dit’ mais de documents authentiques sur lesquels l’opinion méritent d’être éclairée.

Nous publions (voir fac-similés) par la même occasion des attestations, déchargées, qui établissent formellement que les héritiers en question ont été payés selon l’accord qu’ils ont conclu avec Sofico, devant Me Lika Ba.

Alors que la presse recevait un Sms annonçant une conférence d’Ousmane sonko, les journalistes se sont rendus compte, une fois sur place, qu’ils feront face à d’autres responsables de Pastef. Et en lieu et place d’explications claires sur les liens entre Atlas, société reconnue d’Ousmane Sonko, Mercalex, Ab Partners et les héritiers, ces responsables se sont contentés de lire un document de 15 pages envoyés plutôt par mail qui retracent, selon eux, “le scandale”.

La seule nouveauté, que nous apprend le document, est que Mamour Diallo n’est plus “auteur principal” mais “complice” du “détournement de 94 milliards” qui aurait profité (finalement) à Tahirou Sarr  et non au directeur national des domaines. Libération était largement revenu sur le processus ayant abouti à ce rachat de créances.

De nouveaux éléments appellent à une réponse claire et précise du leader de Pastef dont les partisans sont prompts à qualifier, comme lui, de “mercenaires” ou de “corrompu par Macky Sall” ceux qui ne lui jettent pas des éloges.

Ousmane sonko avait admis que son cabinet se nommait Atlas mais que lorsqu’il rencontrait les héritiers ce n’était pas dans un cadre professionnel mais ces derniers se sont rapprochés de lui quand ils ont su le combat qu’il menait à travers les différentes dénonciations déposées en mai 2018. Libération révélait déjà, en fac-similé, un projet de protocole d’accord entre Atlas et les héritiers qui n’avait pas finalement était signé.

Mais, il y a mieux. Un document d’Atlas rend curieusement compte d’une “réunion affaire tf 1451 avec le cabinet atlas” et les “membres de la famille héritière”. Il mentionne clairement (numéro 8) la présence de Ousmane sonko qui a “émargé” en même temps que les autres participants à la réunion. Comment est-ce possible si Atlas n’a jamais eu de relation professionnelle avec les héritiers ?

Parlons maintenant des “héritiers qui n’ont jamais été indemnisés”. Selon toujours les documents en possession de Libération, Sofico de Tahirou Sarr  qui a reçu zéro franc à ce jour malgré les acquiescements dont les montants ont été fixés par le… gouverneur et non les domaines puisqu’elle a versé, contre décharges, 2,5 milliards de francs Cfa à Yéri Diakhaté, mandataire de la famille d’Oumy Ndoye ; Saliou Ndiaye, mandataire de la famille Fatoumata Ndoye ; Mass Sène Gningue Sarr , mandataire de la famille de Ndiaga Ndoye ; Abdou Mbengue, mandataire de la famille d’Ousmane Mbengue et Ibrahima Sarr, mandataire de la famille de Binta Ndoye.

De plus, comme convenu, Sofico a payé 300 millions de francs Cfa à Me Massata Mbaye qui a posé tous les actes de la procédure au nom des héritiers et 30 millions de francs Cfa à un courtier. L’acte de cession de créances sous seing privé a été déposé au rang des minutes de l’office notarial de Maître Lika Ba le 17 novembre 2016. Dans le document, les titulaires des droits, actions et créances reconnus de manière certifiée par acte en date du 2 juillet 2014 délivré par le conservateur de la propriété et des droits fonciers au bureau de Rufisque (les héritiers) disent et signent avoir cédé l’ensemble de leurs droits, actions et créances portant sur le titre foncier numéro 1451/r à la Sofico.

Curieusement ce sont les mêmes héritiers qui sont revenus à la charge avec les cabinets en question pour demander encore une indemnisation.

Enfin, le 13 septembre 2018, Mercalex signait à son tour un “contrat de mandat” avec le nommé Abdourahmane Baldé, conseil fiscal et DG d’Ab Partners, lui donnant pouvoir “à l’effet de jouer le rôle de conciliateur dans l’affaire 1451/r”.

Plus précisément, “l’objectif général du mandataire sera d’obtenir une résolution à l’amiable de l’affaire susvisée” et “en considération de l’exécution de son mandat, le mandataire recevra la rémunération de 10 pour cent des nettes perçues par le mandat dans le cadre de la résolution de l’affaire”, selon le contrat obtenu par Libération. Or, dans le comité provisoire d’alors de Pastef, le trésorier général adjoint se nomme Abdourahmane Baldé. Simple homonymie ?