Liban: Israël a localisé tous les tunnels du Hezbollah.

 

 

L’armée israélienne a affirmé dimanche avoir découvert la totalité des tunnels creusés par le Hezbollah libanais dans le but, selon elle, de mener des infiltrations sur son sol. Elle a annoncé une fin prochaine de l’opération lancée début décembre.

«Nous avons trouvé un autre tunnel d’attaque du Hezbollah sous la frontière entre le Liban et Israël», a affirmé à des journalistes le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée. «Selon notre évaluation, il n’y a plus d’autre tunnel transfrontalier», a-t-il ajouté.

L’entrée du dernier tunnel localisé, le sixième connu, se trouve dans le village libanais de Ramyeh, situé à 800 mètres au nord du territoire israélien.

A 55 mètres sous terre

S’étendant sur plusieurs dizaines de mètres en Israël et creusé à 55 mètres sous terre, il s’agit du tunnel le plus profond, «le plus long et le plus complet» des tunnels découverts par l’armée depuis le lancement le 4 décembre de l’opération surnommée «Bouclier du nord», a ajouté le porte-parole.

Selon Israël, les tunnels devaient servir au Hezbollah à enlever ou assassiner des soldats ou des civils israéliens, et à s’emparer d’une frange du territoire israélien en cas d’hostilités.

Objectif atteint

«Nous avons atteint notre objectif que nous nous étions fixés au début», qui était de découvrir et de détruire les tunnels, a dit le lieutenant-colonel Conricus, précisant que le dernier tunnel découvert serait détruit dans les prochains jours.

Les tunnels découverts précédemment ont été détruits à l’aide d’explosifs ou bouchés à l’aide de matériaux étanches. Israël a affirmé que toutes les interventions de son armée avaient eu lieu sur son territoire depuis le début de l’opération le long de la frontière, longue de 80 km.

L’armée continue de surveiller des «installations» creusées par le Hezbollah en territoire libanais, a précisé Jonathan Conricus. Les responsables de la FINUL, la Force intérimaire de l’ONU déployée dans le sud du Liban, ont été informés de la découverte du dernier tunnel, a-t-il ajouté.

Hostilité persistante

La dernière grande confrontation en date entre le Hezbollah et Israël remonte à 2006 quand 33 jours de guerre avaient fait 1200 morts côté libanais, et 160 côté israélien, sans neutraliser le mouvement chiite, visé après l’enlèvement de deux soldats israéliens.

Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre mais la frontière est restée relativement calme ces dernières années. Le porte-parole de l’armée a réaffirmé qu’Israël tenait le gouvernement libanais pour responsable «de tout acte de violence ou de toute violation de la résolution 1701 de l’ONU» qui avait mis fin la guerre de 2006.

Israël construit actuellement un mur le long de la frontière pour stopper d’éventuelles tentatives d’infiltration du Hezbollah, qui est le seul mouvement à ne pas s’être désarmé après la guerre civile qui a ravagé le Liban de 1975 à 1990.

L’hostilité persistante entre Israël et le Hezbollah s’est manifestée en Syrie, où le mouvement libanais, comme l’Iran, autre ennemi juré de l’Etat hébreu, s’est allié au régime de Bachar el-Assad.

Multiples frappes

Israël a frappé à de multiples reprises des convois d’armes destinés au Hezbollah ainsi que des intérêts iraniens dans la Syrie en guerre. Le 17 septembre, lors d’une de ces opérations, des batteries syriennes ont abattu par erreur un avion russe, provoquant la mort des 15 soldats russes à bord et remettant en cause la liberté d’action revendiquée par Israël en Syrie.

Le Hezbollah est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis, mais seule sa branche armée est classifiée comme telle par l’Union européenne.

(nxp/ats)