Tambacounda: Trois questions à Mbacké Ndao qui atterrit dans le landerneau politique.

 

Mbacké Ndao est ce jeune Tambacoundois adepte de sport et friand du travail bien fait, avec une conscience professionnelle difficilement égalable. La seule évocation de son nom fait penser à l’ASC Rakadiou et à Don Bosco, deux entités pour le rayonnement desquelles Mbacké Ndao ne cesse de se démultiplier. Maintenant il a franchi le pas, il dit plonger dans cette sorte de mare aux canards qu’est le glissant landerneau politique. Il a accepté de répondre à nos questions.

www.Tambacounda.info: Pourquoi avoir choisi de descendre dans l’arène politique qui est un monde bien différent de celui du sport ?

Mbacké Ndao : Je me suis fait une religion, celle consistant à croire que quand tu ne fais pas la politique, la politique de fait, et c’est bien plus grave. Je suis longtemps resté loin du terrain politique et cela m’a couté de la quinine car, la vision que moi et les membres de mon entourage ont de la chose politique est à des années-lumière de ce que je vois présentement : des hommes et des femmes qui bénéficient de nos suffrages et qui, en retour ne daignent même pas nous consulter avant les votes du budget dans les instances de décision pour une évaluation participative de nos besoins. La conséquence logique est que nous peinons à nous retrouver dans ce que font ceux qui nous dirigent au niveau local. Pire, le système électoral pose problème à nos yeux, vos dirigez une liste aux locales, la liste triomphe, ensuite les élus se retrouvent pour choisir un maire ou un président de département. C’est la porte ouverte à tout, comme ce que nous avons vécu à Tambacounda où les candidats maires n’ont pas rivalisé en imagination et programme en faveur des populations mais en argent en achetant justement des voix de conseillers. C’est plus que révoltant, vous n’y pouvez absolument rien car vous êtes loin du théâtre des opérations. Pour nous la meilleure façon de tourner en dérision ce genre de choses et proposer des programmes adéquats et réalistes aux populations, c’est de faire de la politique et non laisser la politique nous faire.

www.Tambacounda.info: Comment comptez-vous vous y prendre ?

Mbacké Ndao : Vous savez, dans toute chose, il y a bien des manières de faire. J’ai décidé d’adhérer à l’Apr auprès de Me Sidiki Kaba, un homme en qui j’ai pu déceler des qualités et des aptitudes qui font que nous osons espérer que bien d’autres lignes bougeront dans le bon sens, celui de l’érection de la région naturelle du Sénégal en un important pôle de développement économique et social du Sénégal. Avec les hommes et femmes qui l’entourent, avec d’autres forces vives de la région et de la diaspora, nous allons tenter de susciter une bonne méthode et un niveau d’organisation à la hauteur de nos ambitions. Nos ambitions ne sont autres que de mouiller suffisamment le maillot pour que cette région puisse enfin sortir de l’étau du mal développement. Elle en a le potentiel, il faut un leadership fort et différents ordres de collectivités locales où les futurs élus auront le minimum de background en termes de développement local et de coopération décentralisée. Il faut admettre que la tâche ne sera pas de tout repos, même s’il faut déplacer des montagnes, nous nous y attèlerons car cette région est la nôtre et ce pays est le nôtre.

www.Tambacounda.info: Un appel ?

Mbacké Ndao : Il nous faut, malgré nos différences ici au niveau local, avoir en vue que seules les populations de Tambacounda doivent compter. Le seul combat qui vaille, est celui consistant à faire de cette région une vitrine du Sénégal car elle constitue la porte d’entrée dans l’espace CEDEAO.

Entretien réalisé par Boubacar Dembo TAMBA.