Etats-Unis: Trump va déclarer l’«urgence nationale»

 

Le Sénat américain a approuvé jeudi à une écrasante majorité le compromis budgétaire négocié pour éviter une nouvelle paralysie budgétaire, peu après l’annonce que Donald Trump ne bloquerait pas cet accord mais allait déclarer l’«urgence nationale» pour financer son mur à la frontière avec le Mexique.

La loi budgétaire, qui ne comprend qu’un quart du budget réclamé par Donald Trump pour ériger le mur, a été approuvée par 83 voix pour et 16 contre au Sénat, contrôlé par les républicains (53 sièges sur 100). La Chambre des représentants, à majorité démocrate, doit à son tour voter à partir de 18h30 (23h30 GMT), puis Donald Trump devra promulguer la loi.

Prêt à signer

Selon Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine du Sénat, le président «a indiqué qu’il était prêt à signer» le compromis budgétaire obtenu entre parlementaires démocrates et républicains afin d’éviter un nouveau «shutdown», ou paralysie budgétaire. «Il déclarera au même moment une situation d’urgence nationale», a précisé Mitch McConnell, soulignant qu’il soutenait cette procédure rare autorisant le président des Etats-Unis à contourner le Congrès pour mobiliser des fonds.

Peu après la Maison Blanche a confirmé l’intention de Donald Trump de déclarer l’«urgence nationale» pour financer l’infrastructure promise pendant sa campagne.

«Ce serait très mauvais»

«Ce serait très mauvais», a réagi dans l’hémicycle le chef de la minorité démocrate au Sénat Chuck Schumer. Cette annonce surprise sème le doute sur l’accord obtenu entre les parlementaires qui semblaient bien partis pour l’approuver dans un Congrès divisé.

En conférence de presse juste après, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé un vote «plus tard aujourd’hui» sur l’accord budgétaire, sans réagir dans l’immédiat à l’annonce de la déclaration imminente d’une «urgence nationale».

Cet accord ne comprend qu’un quart du budget réclamé par Donald Trump pour construire son mur – 1,4 milliard de dollars – et ne mentionne pas le mot «mur», préférant «barrière» ou «clôture». Certains commentateurs et élus ultra-conservateurs, qui ont l’oreille de Donald Trump, ont durement critiqué le texte.

Jusqu’à vendredi minuit

Washington a jusqu’à vendredi minuit (samedi 06h00 en Suisse) pour éviter une nouvelle impasse qui conduirait à l’assèchement soudain des budgets, ou «shutdown», de 25% des administrations fédérales.

Une loi votée en 1976, le «National Emergencies Act», autorise le président des Etats-Unis à invoquer une «urgence» nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires, qui permettraient à Donald Trump de contourner le Congrès et de s’appuyer sur l’armée pour construire l’édifice qu’il réclame.

Tous les présidents des Etats-Unis ont fait usage de ces dispositions, mais dans des circonstances différentes. George W. Bush avait notamment décrété l’urgence après les attentats du 11 septembre 2001 et Barack Obama en avait fait de même lors de l’épidémie de grippe H1N1.

(nxp/ats)