Tanzanie: Une Chinoise coupable de trafic d’ivoire

 

La Chinoise Yang Fenlan, surnommée la «reine de l’ivoire», a été reconnue coupable mardi par un tribunal tanzanien de participation au «crime organisé». Elle a été condamnée pour le trafic de 860 défenses d’éléphant entre 2000 et 2014.

Agée de 69 ans et présente en Tanzanie depuis les années 70, elle a été reconnue coupable d’avoir joué, pendant plus de dix ans, le rôle d’intermédiaire entre un réseau de braconnage local et des acheteurs internationaux. Au moment de son arrestation, en 2015, elle était la vice-présidente du China-Africa Business Council de Tanzanie.

«Les preuves avancées par l’accusation ont prouvé les charges retenues contre l’accusée au-delà de tout doute raisonnable», a déclaré le juge Huruma Shaidi, devant le tribunal de Kisutu à Dar es Salaam, au sujet de celle qui possède par ailleurs plusieurs restaurants dans la capitale économique du pays.

Deux autres coupables

Jugés dans le même procès, deux hommes d’affaires tanzaniens ont été également reconnus coupables. Les peines des trois coaccusés seront prononcées plus tard mardi, Yang Fenlan encourant un maximum de 30 ans de prison.

L’arrestation de Yang Fenlan avait été saluée par les défenseurs de la faune sauvage, certains évoquant «la plus importante arrestation» de ces dernières années en Afrique de l’Est dans la lutte contre le trafic de l’ivoire et nourrissant l’espoir que «des officiels corrompus» seraient également traduits en justice.

Forte demande en Asie

Le commerce illégal d’ivoire est alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d’éléphant sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation.

Les éléphants sont dès lors décimés par le braconnage. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique vient d’enregistrer sa plus importante chute depuis 25 ans: le continent compte environ 415’000 éléphants, soit 111’000 de moins que lors de la dernière décennie. Et le massacre continue au rythme vertigineux d’environ 30’000 éléphants par an.

La Tanzanie, l’un des pays qui comptent la plus importante population d’éléphants sur le continent africain, est aussi l’un des plus touchés par ce problème. Un recensement récent notait que la population de pachydermes y a diminué de 60% entre 2009 et 2014.

(nxp/ats)