El Hadji Touré dit Gaoussou “Mon coeur bat toujours pour Tambacounda”

 

Depuis les USA où il vit depuis plus d’une dizaine d’années « Gaoussou » de son surnom ou El Hadji Touré de son vrai nom, se souvient encore de la capitale orientale, cette ville qui l’a accueillie dès le bas age. Cet homme exceptionnel, généreux, pieux, lucide et plein d’énergie avoue avoir puisé une grande partie de sa foi et de ses forces au quartier Pont de Tambacounda où il a vécu avec sa famille. L’homme aujourd’hui n’a rien oublié de cette merveilleuse cité allant de son enfance, ses études et même les matchs de football qu’il jouait

Parlez nous un peu de vous, de votre enfance et de votre vie professionnelle aux USA ?

Je sui ne en Gambie. Je suis venu à Tambacounda à bas age. J’ai fait toute mon enfance à Tambacounda plus précisément au quartier Pont (Garage Kothiary). J’ai fait mes études primaires à l’école Pont actuelle Bounama Diallo et Dépôt actuelle Sada Maka SY, et le cycle moyen au collège Thierno Souleymane Agne. J’aimais beaucoup le football, « Pots de lait » (des matches ou on mettait des pots de lait comme trophée) et aussi les matches de Navetanes que j’ai joués en catégories cadets et seniors à l’Asc Mamacounda. Je me souviens aussi que les week end quand on n’avait pas cours on allait aussi avec des amis pour se plonger à la rivière « Dalaba », « Dalaning ». J’ai fait aussi beaucoup de chasse étant très jeunes avec Farma Keinda que les tambacoundois surnommaient « Lappa » pour attraper des « grins » (écureuils), lapins. Actuellement je vis aux USA, et je travaille dans une société…….

Dans quelles circonstances avez-vous quitté Tambacounda ?

J’étais jeune chômeur à Tambacounda. Il n’ y avait pas de boulot. Beaucoup de mes amis sont allés à l’extérieur. J’ai tenté une fois en Cote d’ivoire, au Danemark mais c’était très difficile. Je n’ai pas pu avoir ce que je cherchais, la paix, le travail convenable, le bonheur. Ainsi en octobre 1995, par la grâce de dieu, j’ai eu une sacrée chance en obtenant mon visa pour les Etats Unis.

Quels souvenirs marquants, gardez-vous de votre vie d’élève à Tambacounda ?

Quand même, j’ai appris des choses dont je ne regrette pas aujourd’hui. Ainsi je sais bien lire et écrire en Français. Cela m’a permis d’avoir une éducation supplémentaire de base en plus naturellement, celle reçue de ma famille. La correction corporelle à l’école primaire a été dure (Tendre par 4, front contre la table, tend la main, baisse les épaules de Mr Cissé (le jumeau) école pont). On faisait aussi beaucoup d’actes d’espièglerie à l’endroit des maîtres, des professeurs (en mettant des chewing gum déjà mâché sur leur chaise…)

Avez-vous des obstacles pour partir à l’étranger ?

C’était pénible ! J’avais déjà fait des tentatives mais en vain. Vous savez à Tamba, nous vivons avec des émigrés illettrés qui habitent les villages. Ainsi nous pensons du moment qu’il parait trop facile pour eux d’aller au Gabon, en France, aux USA, pourquoi pas ; moi qui ai déjà fait des études, qui a des frères qui ont une très grande expérience de l’aventure, mon père est un retraité émigré qui connait bien la France…. Malgré tout je ne parvenais pas à accomplir mon rêve, celui d’aller aux USA

Vous partez souvent en vacances à Tambacounda, quels sont selon vous, les problèmes les plus urgents à régler ?

C’est vrai que ma famille a déménagé à Mbour, mais mon cœur est toujours à Tambacounda, à chaque fois que je vienne au Sénégal, je suis pressé d’arriver à Tambacounda, une ville qui m’est chère, j’ai mon meilleur ami, mon frère jumeau (Yoro Ba) à Tamba avec qui j’ai tout fait dans ma vie étant jeune. Tout est urgent à Tambacounda, l’emploi des jeunes, les routes, les ordures, l’éclairage public, la voirie, le niveau d’équipement sanitaire de l’hôpital, du centre de santé, le monde rural complètement délaissé. On a l’impression que si on veut voir un village; il faut aller dans la zone de Tambacounda, d’ailleurs certains de nos parents se rendant à l’intérieur du pays (Kaffrine, Kaolack, Touba, Diourbel, Thiès, Saint Louis, Dakar), disent ironiquement ils vont au Sénégal  « magui dem Sénégal » (je vais au Sénégal) c’est vrai Tambacounda est oublié et c’est dommage que même les fils de la région qui occupent des postes de hautes responsabilités au sein de l’Etat sont incapables de défendre les intérêts de Tambacounda, politique rek….. J’apprécie bien ce que Moustapha Guirassy, Ministre de la communication, Maire de Kédougou est entrain de faire pour sa nouvelle région. Voyez-vous chaque week-end end, il s’y rend en compagnie des Ministres de secteurs clés pour les pousser à prendre des engagements au profit de sa région……

Quel est votre regard sur la génération future à Tambacounda et quels espoirs fondez-vous dans la relève ?

Tambacounda est une région qui regorge de potentialités énormes (eau, ressources forestières, bois, banane, élevage, agriculture… Ressources humaines: ministre, des directeurs généraux, des professeurs d’université, des cadres locaux, nationaux et ceux de la diaspora experts du développement comme Ousmane Dia, Idrissa Mbow, Amath Diouf, Seydou Kanté entres autres que j’ai connus de nom et de par leurs activités à travers le portail tambacounda.Info. Je lance un appel aux jeunes de Tambacounda de défendre bien sûr l’intérêt national mais aussi de favoriser partout ceux de Tambacounda. Personne ne viendra développer la ville, seuls les Tambacoundois au sens très large du terme (natifs ou non) l’essentiel qu’il porte un amour réel sur Tambacounda. Je suis d’accord qu’en politique, les gens peuvent avoir des idéologies, des leaders différents, mais sur le plan de développement, je pense la couleur politique doit disparaître. Considérons le Sénégal comme une classe et Tambacounda comme un élève dont celui-ci a besoin de résultats de façon constante, que l’élève soit au peloton de tête mais « ndaré rek » partout, en tout c’est triste… je reste cas même optimiste que ça ira

Quelles sont vos ambitions professionnelles et politiques ?

Il n’est pas exclu pour moi d’entreprendre à Tambacounda des activités pour appuyer les jeunes (petites entreprises, sports, loisirs…). Mais sur le plan politique, je descends dans l’aréne quand mon père sera élu Président …..(Rires) !!!! Merci !

Vive Tambacounda !!! Vive Tambacounda !!! Vive Tambacounda !!!! Tu me manques beaucoup !!!