Tambacounda : le manque de dynamisme du syndicat d’initiative du tourisme déploré

Source APS /

Le manque de dynamisme du syndicat d’initiative du tourisme de la région de Tambacounda, lié à la faible implication des professionnels du secteur, a été déploré jeudi par des responsables de la structure, ainsi que par l’autorité administrative, a constaté l’APS.

 

Le constat a été dressé lors d’une réunion préparatoire de la journée mondiale du tourisme qui s’est tenue dans la salle de conférence de la gouvernance.

L’inspecteur régional du tourisme Jean-Pierre Ndecky avait, d’emblée dans son rapport introductif, relevé pour illustrer la faible implication des professionnels du tourisme dans l’organisation de la journée mondiale du tourisme, la présence seulement de trois d’entre eux à cette rencontre sur une douzaine de participants.

Dans le cadre de la célébration de l’édition 2011 de la journée mondiale du tourisme prévue le 27 septembre sur le thème ‘’Tourisme et rapprochement des cultures’’, la région de Tambacounda s’attend à recevoir la veille, le 26 septembre, une délégation du ministère du Tourisme qui devrait se rendre le 27 à Kédougou, a indiqué M. Ndecky. Il a précisé que l’information non encore officielle, reste à être confirmée.

Soutenant que les professionnels du tourisme ‘’profitent le plus’’ de l’organisation de cette commémoration annuelle, Thierno Mamadou Tounkara, secrétaire général du syndicat d’initiative, a souligné la nécessité de leur participation à cet évènement célébré en même temps par les autres régions du pays.

‘’S’il faut parler de journée mondiale (du tourisme) alors que ceux qui sont concernés ne sont pas intéressés, ça n’a pas de sens’’, a-t-il ajouté, non sans noter que c’est une occasion pour eux de ‘’faire valoir (leur) offre touristique par rapport à la culture’’.

Le bilan de l’organisation de la dernière édition ‘’n’a pas été satisfaisant’’, du fait de la ‘’faible implication des professionnels’’, a relevé l’adjoint au gouverneur, chargé des affaires administratives, Moustapha Ndiaye, relevant un ‘’manque de motivation’’ de leur part. Il a invité l’inspecteur du tourisme à se rapprocher des professionnels pour savoir ce qui explique leur attitude.

La célébration de la journée mondiale du tourisme constitue pourtant une opportunité pour ces derniers de ‘’parler de vive voix aux autorités de leurs problèmes’’, et de présenter leurs doléances. ‘’Ne serait-ce que cela mérite qu’ils mettent la main à la poche’’, a-t-il dit.

Moustapha Ndiaye a estimé que ‘’le manque de moyens ne peut pas justifier le défaut d’organisation de cette journée’’. Les autorités, à son avis seront ‘’déçues’’ si le rapport d’activités qui leur sera envoyé, fait cas d’une mauvaise organisation faute de moyens. Cela, dans la mesure où ‘’il y a des régions moins nanties’’ dont les syndicats d’initiative parviennent à financer cette journée. ‘’Du point de vue touristique, la région n’a rien à envier aux autres régions’’, a-t-il ajouté.

Il a noté que dans la région où il servait avant son affectation à Tamba, le syndicat d’initiative ‘’finançait intégralement’’ la journée, à l’aide des cotisations mensuelles de ses membres.

Depuis quelques années, en effet, a relevé Ndecky, le ministère a décidé de ne plus accorder de subvention pour la journée

Dans la même veine, Elhadji Thiam, représentant du conseil régional, a martelé qu’ ‘’on ne peut réussir une journée du tourisme sans les professionnels, notamment le syndicat d’initiatives’’.

Le secrétaire à l’organisation du syndicat d’initiative Mady Ndiaye a déploré le fait que les professionnels pour une bonne partie ne prennent pas part aux réunions, ainsi que l’attitude de certains responsables de campements de chasse qui ne sont là que pour la saison.

Il a invité le service des eaux et forêts, qui constitue leur principal interlocuteur à encourager ces propriétaires de campement de chasse à adhérer au syndicat d’initiative.

Pour l’inspecteur du tourisme, le problème du syndicat d’initiative du tourisme, c’est qu’ ‘’il ne fonctionne qu’autour (de son) bureau, les gens ne répondent pas aux convocations’’.

Le bureau avait demandé et obtenu, selon lui, la mise en place d’un comité de redynamisation du syndicat. Nonobstant la mise en place avec l’encadrement de l’inspection du tourisme de cette structure qui a permis de lister tous les problèmes, ‘’ça traîne depuis six mois’’. Ce qui, a dit M. Ndecky, est de la ‘’faute du bureau’’.

De l’avis de Jean-Pierre Ndecky, le syndicat d’initiative est confronté à deux problèmes majeurs que sont l’absence d’un siège propre et d’un secrétaire permanent pris en charge par la structure.

Des locaux sont déjà construits mais attendent d’être réceptionnés et équipés, a-t-il noté, signalant que le conseil général de l’Isère (France), partenaire du conseil régional de Tambacounda, s’était engagé, lors d’une concertation sur le tourisme, à équiper le siège du syndicat d’initiative quand il sera réceptionné.

Les partenaires français avaient aussi promis d’assurer la rémunération du secrétaire permanent qui sera désigné.

‘’Il faut juste qu’ils (les locaux) soient réceptionnés’’, a-t-il dit, relevant qu’il ne sert à rien de construire un siège pour le syndicat d’initiative, pour ensuite le laisser s’établir ailleurs. En fait, l’absence d’un siège fonctionnel propre au syndicat, actuellement abrité par un réceptif hôtelier de la place, est pour beaucoup dans le manque de dynamisme de la structure.

Beaucoup d’acteurs rechignent à déférer aux convocations en se rendant dans cet hôtel, considérant que ce faisant, ils feraient la promotion d’un concurrent dont le syndicat utilise aussi bien les numéros de téléphone que de fax.