[PORTRAIT] Pape Demba Sidibé, un baroudeur, une icône de la presse toujours au service de Tambacounda et de la nation

Le 5 mai 1983 très exactement il griffonnait son tout premier papier, et le sujet avait trait aux femmes. Ce n’est pas qu’il soit accroc de femmes, il est seulement sensible à tout ce qui touche la femme et l’enfance. Ce métier de gratte papier, Pape Demba Sidibé le pratique depuis 30 ans avec passion, sans réserve et avec un professionnalisme difficilement égalable. Avec la même verve, il parcourt encore les recoins et recoins de la région, guettant la moindre information mettant en exergue les potentialités et les difficultés d’une région qu’il chérit tant.

Pourtant, à ses débuts, il taquinait la truelle et voulait s’exercer dans l’entreprenariat bâtiment. Ensuite, Pape Demba Sidibé a fréquenté le milieu de la culture et a montré en la matière, sur différents plateaux de la commune, l’étendue de son imagination créatrice. Jusqu’ici, à le voir avec ses confrères et à l’entendre discutailler avec eux avec à la clef de célèbres anecdotes et autres blagues dont il est l’un des meilleurs spécialistes de ce pays, Pape Demba Sidibé force l’admiration. L’homme fait son métier avec le plus grand sérieux mais ne s’est jamais pris au sérieux.

Pape, pour les intimes, est devenu une icône de la presse. De par ses papiers, les uns plus croustillants et poignants que les autres, avec une écriture journalistique digne des grands de ce monde, notre doyen a tout de même contribué à faire bouger les lignes dans la région de Tambacounda. Il squatte tous les matins les différents coins de la ville, arme son téléphone et appelle partout, rencontre des gens fussent-ils élus, membre de mouvements associatifs, de groupement féminin, du commandement territorial, des forces de sécurité, de dame justice, du secteur informel, des producteurs, des personnes vivant avec handicap, rien que pour avoir quelque chose « à se mettre sous la dent » pour son quotidien. « Le salaire se mérite » se plait-il à dire. Quelle conscience professionnelle ?

Pape Demba souhaite vite en finir avec ses reportages, et il n’est jamais à l’aise sans les avoir bouclés. Maintenant après le boulot, plus personne ne peut l’amener à s’occuper d’autre chose que de sa famille. Vous ne pourrez passer avec lui une demi-heure sans qu’il ne vous parle de sa douce moitié, de ces rejetons. Il ne revient jamais d’un reportage sans acheter plein de bonnes choses pour sa famille, comme s’il était d’ailleurs le seul père de famille ! Sa dimension sociale est tout aussi louable, il aime rendre service à son prochain. Il adore partager son expérience. Il a fait de l’excellence son credo. Pape, la flûte enchantée de la région naturelle du Sénégal Oriental n’a qu’un seul vœu pieux, que cette région de Tambacounda puisse devenir un excellent pôle de développement économique et social où la pauvreté est à jais renvoyée aux calendes grecques et la solidarité, l’union des cœurs devenues un sacerdoce, un dogme. Longue vie à toi mon très cher confrère !