Des “disparités frappantes” relevées dans les régions Matam, Tambacounda et Kédougou (COSYDEP)

La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) a dit avoir relevé des “disparités frappantes” entravant le droit à l’éducation dans les régions de Matam, Tambacounda et Kédougou, au terme d’une mission de suivi et de veille consacrée à la mise en œuvre de l’approche “Ecole Amie des Enfants” dans ces régions situées dans l’est et le nord du pays.

A moins d’un an de l’échéance de 2015 pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), “la mission a relevé dans ces trois régions des disparités frappantes qui font entrave au droit à l’éducation au Sénégal”, relève un communiqué transmis à l’APS.

La COSYDEP a indiqué avoir toutefois constaté “d’importants résultats parmi lesquels : le renforcement de la mobilisation sociale à travers les structures de gestion et de concertation, ainsi qu’une meilleure synergie entre les acteurs. Cependant, ces motifs de satisfaction ne sauraient occulter des réalités angoissantes”, poursuit le communiqué.

“Ces réalités sont d’autant plus inquiétantes qu’elles se constatent en 2014 au Sénégal, malgré l’ambition déclinée de garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants et les importants investissements, aussi bien de l’Etat que des partenaires au développement et autres organisations de la société civile”, souligne le texte.

Parmi les problèmes cités dans ces régions, “un départ massif d’enseignants, année après année, au détriment de la satisfaction des besoins exprimés”.

Par exemple, explique le texte, seuls 33 enseignants ont été affectés en 2013/2014 à Tambacounda (est), trois mois après l’ouverture des classes sur un besoin exprimé de 72 enseignants.

Au nombre des difficultés notées, la COSYDEP signale que des salles de classe, évaluées à prés d’une centaine, restent encore inachevées dans la région de Matam (nord) alors que leur construction avait démarré en 2010.

Elle a ainsi fait part de ses inquiétudes en rappelant que “l’investissement dans l’éducation est une obligation qui ne saurait faire l’objet d’une dérogation”.

“Quelles que soient les contraintes, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour garantir le droit inaliénable à une éducation primaire en assurant à tous les enfants, y compris ceux appartenant à des groupes vulnérables et désavantagés, une égale jouissance du droit à l’éducation”, souligne le texte.

Pour la Coalition, “la scolarisation de beaucoup d’enfants dans des conditions très précaires (abris provisoires, effectifs pléthoriques, combinaisons très spéciales de classe, insuffisance d’intrants,…), ne favorise pas un enseignement de qualité et masque des problèmes persistants”.

“La plupart de ces situations pouvaient être évitées ou corrigées avec une ferme volonté et de l’organisation”, ajoute-t-on.

Ainsi donc, “il urge de prendre des mesures hardies comme la réouverture des classes fermées, l’enrôlement effectif des enfants inscrits, l’affectation conséquente d’enseignants, l’extension de la carte scolaire et l’exploitation judicieuse des outils de suivi”.

Le gouvernement du Sénégal, à travers son ministère de l’Education nationale, est interpellé pour “apporter des réponses urgentes et concrètes” à ces questions, selon la COSYDEP. Cette organisation estime que “l’heure est aux actions”, l’éducation étant “le plus puissant vecteur de transformation positive et le meilleur atout dont dispose notre pays, pour un Sénégal véritablement émergent”.

APS /