[ TAMBA PORTRAIT ] Coumba Marakha, une virtuose de la tresse

Elle a très tôt eu le goût de la tresse, et elle fut influencée par sa sœur Souaré Koita. Pourtant Mme Sakho née Coumba Marakha était tout aussi douée à l’école qu’elle a dû quitter pour assister sa maman, rapportent nos sources. Coumba joue encore une partition non négligeable dans la croisade contre l’oisiveté et le désœuvrement des jeunes filles qu’elle forme pour les arracher des griffes de la dépravation.

On l’aime, on ne l’aime pas, Coumba Marakha a bien marqué son territoire, celui de la tresse et de la coiffure. Dans le quartier Salikégné où elle a installé son salon, Mme Sakho fait l’unanimité. « Elle est courtoise, généreuse et travailleuse et nourrit de belles ambitions pour Tambacounda », clame-t-on.

Avec la constance du mulet et l’obstination de l’âne, Coumba tournait le dos à l’école l’année même où elle devrait passer le concours d’entrée en classe de sixième, son bien aimé père venait d’être brutalement arraché à leur affection. « J’avais des aptitudes dans le domaine de la tresse depuis l’âge de 7 ans, je recevais déjà de clients quand j’avais soufflé sur mes 12 bougies, j’ai vite fais un choix, aider ma mère dans la prise en charge des problèmes du foyer » nous a-t-elle confié, avec un sourire ravageur ! De fil en aiguille, l’enfant prodige se tape une petite case ronde dans la cour qui faisait office de salon. Puis c’est un autre petit abri devant la maison qui fut construit. Aujourd’hui, le salon a pris forme. Coumba y a déjà formé une kyrielle de jeunes filles. Elles sont venues de Kidira, Goudiry, Balou, Malem Niani, Koumpentoum tout comme du Mali et de la Gambie. D’autres officient présentement en Italie et en Espagne. Certaines d’entre elles ont eu la chance de mettre en oeuvre leur propre projet de salon. « Ce n’est guère facile pour les autres qui peinent encore à trouver les financements nécessaires à l’ouverture d’un salon » expliquera Me Sakho. Cette formation jadis inculquée aux jeunes filles, Coumba nous confiera l’avoir réussi grâce à un financement en deux tranches du PROMER . Elle projette d’ouvrir une école de coiffure avec des équipements de dernière génération ainsi qu’un atelier de couture avec une quarantaine de machines, mais sur fonds propres, « à moins qu’un généreux bienfaiteur ne se manifeste » soulignera-t-elle.