Rencontre sous régionale à Tambacounda

Au cours d’une rencontre sous régionale ouverte ce mercredi à Tambacounda, les représentants  des centres conseils pour adolescents (Cca), des structures de santé , des routiers,  des élus  des ONG et associations dont celle des professionnelles du sexe et personnes vivant avec le Vih des régions de Sélibabi en Mauritanie, de Kayes au Mali et de Tambacounda vont analyser les causes et conséquences du Sida  sur la santé communautaire en général et sur les groupes vulnérables de manière spécifique.

Il sera mis en bonne place une procédure d’identification des actions à mener pour réduire de manière considérable les comportements et déséquilibres que cause la persistance du phénomène chez les groupes vulnérables et enfin, mettre en corrélation des acteurs pour rendre plus efficace la lutte en mutualisant les moyens humains, financiers et logistiques.

« L’espace géographique couvert par les régions de Tambacounda, Kayes et  Sélibabi considéré comme zone « vulnérable »  est un espace qui, malgré les limites artificielles des frontières, reste homogène sur le plan environnemental et socio culturel mais reste exposé aux effets de la variabilité climatique. Ceci rend la zone pauvre et pousse les habitants à se déplacer en permanence à la recherche de moyens de subsistance » souligne Mamadou Fade, le coordinateur du réseau sous régional de lutte contre le sida dans la région des trois frontières. « Cette précarité de la vie pousse plusieurs femmes chefs de ménage à développer des stratégies de survie, y compris certaines pratiques nocives à la sante. C’est cette situation  qui expose les groupes vulnérables  aux maladies opportunistes », ajoutera Mr Fade

Ces régions, selon le coordonnateur du réseau,  « partagent des caractéristiques identiques que sont l’enclavement, le taux élevé d’analphabétisme, la porosité des frontières, l’importance de la mobilité des personnes et des biens et la persistance du poids de la tradition qui accentuent le phénomène .En plus, cette zone est laissée pour compte du point de vue des interventions des états pendant plusieurs années.

En effet on y note le déficit d’infrastructures de bases, des programmes d’appui au développement notamment dans les secteurs de la santé et de la sécurité alimentaire. La cartographie des intervenants reste clairsemée, contrairement à certaines zones. Conscient de cette situation certains acteurs de cette région  ont sollicité et obtenu de Jardin de Cocagne un appui financier pour réaliser des actions de lutte contre le Sida sous plusieurs formes » poursuivra Mr Fadé non sans relever que « pour renforcer et massifier leurs actions, ces derniers se retrouvent plusieurs fois avec les partenaires institutionnels et autres Ocb autour d’un thème d’actualité, c’est ce qui explique la tenue de ce conclave sous régional ». Mr Fade conclura en mettant en exergue la fait que « malgré l’existence de partenaires des Etats qui développent des programmes, la situation demeure dans certaines zones et mérite une attention particulière. Il est attendu l’enrichissement mutuel entre participants après un état des lieux du phénomène pour toutes les zones concernées. Aussi des pistes d’actions seront identifiées et priorisées pour faire face au fléau dans la sous région. C’est dans cette optique qu’une stratégie concertée est définie entre acteurs dans l’espace transfrontalier, ce qui renforce les actions du réseau dans le cadre de la coopération transfrontalière ».


Propos recueillis par Pape Demba SIDIBE / www.tambacounda.info /