Lycée Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda: Le Sudes dénonce un effectif de 160 élèves dans une salle de classe

A coup sûr, l’Ecole publique sénégalaise est mal barrée. Alors qu’elle fait face à des grèves et débrayages récurrents, le Sudes en conférence de presse hier a fait savoir que les effectifs passent maintenant de 80 à 120 élèves, et même à 160 dans une salle de classe. Ceci sans compter le fait que le manque d’enseignants a occasionné la fermeture de plusieurs salles de classes en zones rurales. A propos des négociations, rien n’a évolué. On parle même d’une volonté du gouvernement de faire du dilatoire pour n’appliquer les accords qu’en 2014.

 

 

Ce n’est un secret pour personne que les effectifs des classes sont pléthoriques dans l’Ecole publique au Sénégal. Cependant, si l’on en croit la révélation du Syndicat unitaire des enseignants du Sénégal (Sudes), un pas vient d’être franchi dans la situation de chaos que connaît l’enseignement.
En conférence de presse hier, les camarades du secrétaire général Amadou Diaouné ont fait savoir que dans certaines parties du pays, il y a des salles de classes qui font entre 80 et 120 élèves, avec un record historique détenu par le Lycée Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda où il y a une salle de classe de plus de 160 élèves.
A côté de ces effectifs démesurés, le syndicat relève un manque d’enseignants criard dans certaines zones. Par exemple, le département de Vélingara connaît un déficit de 350 maîtres, alors que Bakel fonctionne avec une insuffisance de 150 pédagogues pour le moyen-secondaire. Cette situation a pour conséquence la fermeture de beaucoup de classes dans les régions, notamment la zone rurale. Pendant ce temps, les syndicalistes disent constater un surplus dans des établissements en milieu urbain. En guise d’illustration, Amadou Dia­ou­né a fait savoir qu’il y a un collège qui compte 17 surveillants à Dakar. «Au même moment, des collèges de proximités n’en ont aucun. C’est inadmissible», s’exclame-t-il. Il s’y ajoute d’autres éducateurs qui sont sous-employés, toujours en milieu urbain.

45 jours de retard sur la rentrée
Cet état de fait, M. Diaouné le met sur le compte de la responsabilité de l’Etat. Car, il estime que c’est à lui de veiller à une gestion optimale des ressources humaines de la Fonction publique. Le syndicat a par ailleurs noté que la rentrée scolaire a été très chaotique, avec un retard de 45 jours sur le démarrage effectif des cours au niveau scolaire.
Quant aux universités, elles sont toujours dans l’année académique 2011/2012. «La nouvelle année va démarrer au plus tôt au mois de février, mars au plus tard», regrette le Secrétaire général du Su­des.
Au chapitre des revendications et des retards de paiement des salaires des corps émergents, le Sudes dénonce le dilatoire dont fait montre le gouvernement. Celui-ci est d’ailleurs invité «à passer des simples proclamations de foi aux actes concrets». A propos du retard accusé, M. Diaouné estime que la stratégie du gouvernement est de renvoyer l’application de tout accord à incidence financière en 2014. Sa conviction est que le Budget de 2013 étant déjà voté, l’Etat veut gagner du temps pour que tout accord soit effectif à partir de 2014. Des manœuvres auxquelles le syndicat compte faire face.

 

Le quotidien.sn /