INSÉCURITÉ – Succession de meurtres crapuleux à Tambacounda : L’horreur se lève à l’Est

A Tambacounda, la succession de meurtres crapuleux a fini de jeter la peur dans les rangs des populations. Dans la nuit du mercredi au jeudi, un commerçant et un malade mental ont été encore froidement assassinés.

On étouffe de rage à Tambacounda. Les meurtres se succèdent dans cette ville, devenue, terreau fertile des agresseurs et tueurs à sang froid. Connue pour son calme, la capitale de l’Est épouse une réputation de ville « criminogène » avec une succession de meurtres sordides et même… mystiques. En cette matinée du jeudi, les populations ont trempé leur visage dans l’incompréhension en apprenant qu’un commerçant a été agressé et tué par balle et un malade mental a été sauvagement assassiné. Bref, la vie est cirrhose à Tambacounda. La peur et la consternation sont les sentiments les mieux partagés dans cette partie orientale du Sénégal.

Dans la nuit du mercredi au jeudi, un meurtre a été signalé à Lycounda, situé à une vingtaine de kilomètres de Tamba, et un autre dans la commune même. Et les meurtriers ont signé de la même manière leurs crimes : « La tête de chacune des deux victimes a été fracassée ». En déchiffrant ces actes odieux, les habitants poussent des cris d’inquiétude avec l’implantation du grand banditisme à Tambacounda, ville jadis réputée très calme et où il faisait bon vivre. En l’espace de quelques mois, plusieurs crimes ont été perpétrés sur des malades mentaux errant dans la commune.

Ce jeudi, un autre «fou» a été exécuté par des personnes jusque-là inconnues aux alentours de l’usine de la Sodefitex. Il porte ainsi à 6 le nombre de malades mentaux froidement exécutés entre un intervalle de trois ou quatre mois. Cette fois-ci, il s’agit d’un jeune homme dont l’âge oscille entre 17 et 18 ans. Selon plusieurs témoins, il aurait été assassiné par des malfrats qui ont fracassé sa tête avant d’emporter « ses yeux ». Plusieurs personnes estiment qu’il s’agit encore d’une signature mystique d’un meurtre qui met en alerte les citoyens.

Visite de la Dgpn
Par ailleurs, l’assassinat d’un commerçant, âgé d’une soixantaine d’années, a complètement sidéré les habitants. D’après des  informations recueillies sur place, la victime a été agressée par des bandits encagoulés. Ils ont fait irruption dans sa chambre et ont sévèrement battu sa femme avec des gourdins. Héroïque, elle a réussi à s’échapper pour aller alerter les voisins.  Entre temps, son époux a été froidement exécuté d’une balle à la tête. Gisant dans une mare de sang avec son crâne craquelé en deux morceaux, le défunt s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour affronter les agresseurs. Après leur acte, ils ont tiré des balles en l’air pour dissuader les populations qui voulaient aider le commerçant.

Ces deux cas de meurtre ont plongé toute la ville dans un profond émoi. Alertés, les pandores ont rallié les lieux aux environs de 3 heures du matin, c’est-à-dire une heure après le crime. Sur place, ils ont procédé à des interrogations avant de passer au constat. La même source confie que tôt dans la matinée, le sous-préfet et le président de la Communauté rurale de Sinthiou Malème ont rallié les lieux et rencontré les populations pour tenter de les rassurer.

En attendant, une enquête a été ouverte pour arrêter les auteurs de ces deux crimes crapuleux. Il faut préciser que ces forfaits ont eu lieu au moment où la Directrice générale de la police nationale (Dgpn), ­Anna Sémou Faye, devait rendre visite aux services de la police de la région.