Assises de Tambacounda: 10 ans de travaux forcés pour trois maliens arrêtés à bord d’un bus

La Cour d’assises séant à Tambacounda a condamné samedi les trois accusés maliens Zakaria Togola âgé de 28 ans apprenti chauffeur, Amadou Diarra âgé de 23 ans manœuvre et Mohamed Diallo chauffeur âgé de 33 ans, à 10 ans de travaux forcés pour trafic international de drogue. En outre, ils devront payer une amende de 2 millions de FCFA chacun.

Exploitant une information anonyme le 16 août 2011, faisant état d’un intense trafic de drogue que se livraient des sujets maliens à bord d’un bus, les éléments de la Douane de Tambacounda ne se sont pas fait prier pour effectuer une descente sur l’axe routier Tambacounda-Koumpentoum. Un bus immatriculé AB  3986 MD en provenance du Mali et en partance pour Dakar, est aussitôt arrêté. La fouille minutieusement opérée à l’intérieur du véhicule a permis la découverte de 3 plaquettes de cannabis sur une banquette. Le nommé Amadou Diarra identifié comme étant le propriétaire de la marchandise prohibée qui a aussitôt repris le sac contenant la drogue, après avoir regagné sa place dans le bus, a été arrêté. Après une longue résistance face aux gabelous, il finit par avouer sans ambages les faits qui lui sont reprochés et révèle en outre avoir caché d’autres plaquettes dans des caches spécialement aménagées dans le véhicule et couverts d’habits sales pour le compte de ses deux acolytes que sont le chauffeur du bus et son apprenti. Comme les soldats de l’économie aiment qu’on leur fasse parvenir de telles informations, ils ont suivi les indications d’Amadou Diarra. Sur les lieux, 27 plaquettes de 2 kg chacune d’une valeur de 6,480 millions de FCFA y ont été découvertes. Sur l’origine de la drogue, le chauffeur du bus Mohamed Diallo déclare être mêlé au trafic dont il n’ignore par les risques. Quant à l’apprenti chauffeur Zakaria Togola, il déclare être victime d’un complot entre le chauffeur et le convoyeur. Menottes aux poignets, ils ont tous été conduits dans les locaux des soldats de l’économie. Après audition sur procès verbal, ils ont été déférés puis inculpés de trafic international de drogue et placés sous mandat de dépôt à la citadelle du silence. Devant la cour ce samedi 14 juin 2014, les accusés ont battu en brèche toutes les accusations portées à leur encontre et imputent la paternité de la drogue à des passagers. « Les dénégations que les accusés ont avancées pour justifier la drogue trouvée sur eux sont systématiques. Dans tous les cas, l’acte est illicite et réprimé par la loi. Chacun des accusés a eu à jouer un rôle dans cette affaire », a rétorqué l’avocat général, Demba Traoré.

C’est la raison pour laquelle il a demandé à la Cour de les condamner à 15 ans de travaux forcés. La défense des accusés, a, dans sa plaidoirie, insisté sur le procès verbal de la douane qu’elle juge incohérent pour leur éviter une lourde peine. Selon la défense, l’enquête a été bâclée et les preuves ont fait défaut par conséquent, la culpabilité des accusés n’est pas prouvée, et a tout bonnement demandé à la cour de les acquitter.

« La peine sollicitée par l’avocat général ne lui semble pas justifiée. Les preuves ont fait défaut dans cette affaire et l’on reproche des déclarations et non des faits. L’enquête a été bâclée au vu des incohérences notées dans le dossier. C’est le cas d’un des agents de la douane en l’occurrence Mamadou Bâ qui n’a pas apposé sa signature sur le PV », a-t-on relevé.

La cour, après avoir rejeté les exceptions de nullité du PV soulevées par la défense, a condamné les trois maliens à 10 ans de travaux forcés et à une amende de 2 millions de FCFA chacun.

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